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Que réserve 2019 en matière d’investissement responsable, domaine d’importance croissante pour les propriétaires d’actifs

L’intérêt des investisseurs pour l’informatique en nuage, l’apprentissage automatique et le potentiel encore relativement peu exploité de la science des données s’accroît rapidement.

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Dans un secteur sujet à de profonds changements, la science des données est, grâce aux possibilités qu’elle offre et aux efficiences qu’elle génère, à même de jouer un rôle important.

Tandis que l’intégration ESG fait l’objet d’une demande croissante et que, dans le même temps, la confiance dans l’impact d’investissement des approches ESG traditionnelles reste élevée, la science des données offre la possibilité supplémentaire d’intégrer concrètement dans les processus d’investissement des analyses non financières riches d’enseignement, dans une mesure appropriée et à l’échelle mondiale. Du fait de la multiplicité et de la multiplication des données non financières, conjuguées aux informations nécessaires aux analyses traditionnelles et à l’importance de les réaliser en temps opportun, les exigences en termes d’investissement responsable ont évolué à tel point qu’Excel n’offre plus désormais qu’une solution superficielle.

Ces facteurs sont à l’origine d’importants bouleversements au sein du secteur et revêtiront une importance clé en 2019, en particulier pour les acteurs de l’investissement responsable qui s’efforcent de prendre en compte les mérites de l’intégration ESG dans l’optimisation des résultats et des performances d’investissement. Les analyses à visée prospective fondées sur des données probantes et exploitables constituent véritablement la prochaine étape et conféreront à ceux qui ouvriront la voie en la matière un réel avantage en faisant de l’intégration ESG une réalité concrète dans le domaine de l’investissement.

L’importance de cette évolution est claire. Les enquêtes auprès des propriétaires d’actifs continuent de faire état d’un manque flagrant de confiance dans la qualité des données ESG (et du manque de corrélation entre les anciens cadres de notation ESG), dans la manière dont elles sont utilisées ou dans leur incidence en termes de performance et de risque de portefeuille. Les changements nécessaires se font attendre, constat qui illustre à lui seul pourquoi la science des données - au regard du potentiel, des possibilités et de la flexibilité qu’elle offre, en particulier en termes de développement continu, considération souvent absente dans les technologies de l’information traditionnelles - revêt désormais une importance clé pour faire face aux bouleversements que connaît le secteur.

Nous nous sommes attachés à montrer à nos clients comment des analyses avancées, fondées sur des données probantes et testées quantitativement fonctionnent. La démonstration, illustrant comment ces analyses s’appuient sur des modèles fondés sur des données probantes intégrés dans des cadres analytiques testés quantitativement pour ensuite être diffusées via des tableaux de bord ad hoc interactifs, a produit un effet des plus positifs et balayé les craintes et les réserves exprimées dans les enquêtes auprès des propriétaires d’actifs. Les perspectives de surperformance offertes par des signaux exploitables venant compléter, plutôt que remplacer, la recherche fondamentale et les analyses financières se sont avérées convaincantes.

L’intelligence artificielle et l’apprentissage automatique offrent également la possibilité d’étendre l’analyse ESG à des classes d’actifs s’avérant autrement d’un abord complexe, telles que les petites capitalisations et les titres à haut rendement des marchés émergents.

DES ASPIRATIONS CROISSANTES EN MATIÈRE D’INVESTISSEMENT RESPONSABLE

Utiliser son capital à dessein - c’est-à-dire investir selon des objectifs à la fois de résultat et d’impact - s’est également affirmé comme une préoccupation croissante. L’investissement social, vert et responsable, considéré en termes de résultat et d’impact, est désormais résolument à l’ordre du jour.

Là encore, les critères ESG traditionnels sont trop étriqués, bien que l’on ramène souvent l’investissement ESG à des considérations de durabilité et de résultat. Les besoins en termes de recherche et d’analyse à cet égard nécessitent d’adopter un point de vue différent, en se concentrant clairement sur les résultats, les produits et services proposés par les entreprises, ainsi que les besoins thématiques et les tendances auxquels ils répondent, tels que les Objectifs de développement durable des Nations unies.

Bien que le troisième trimestre 2018 ait été relativement calme, l’augmentation et l’élargissement des normes édictées par l’ICMA en matière d’obligations vertes, sociales et durables, ainsi que la croissance des marchés de ces titres, ont contribué à donner un plus large écho à ce débat, qui constituera un autre thème clé en 2019.

EMISSIONS D’OBLIGATIONS VERTES PAR RÉGION (T1-T3 2018)

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Source : Bloomberg, NEF.

CHANGEMENT CLIMATIQUE

On peut s’attendre à ce que le débat sur le changement climatique s’intensifie en 2019. Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à adhérer aux recommandations de la Task Force on Climate-Related Financial Disclosures (TCFD) créée par le Conseil de stabilité financière, qui les exhorte à améliorer les données qu’elles publient sur la manière dont elles gèrent les risques liés au climat. Les décisions gouvernementales et les dispositions réglementaires, telles que l’article 173 de la loi française de transition énergétique, promulguée en 2016, continuent d’exercer une influence importante et d’inspirer les responsables politiques au niveau international.

Au-delà de l’empreinte carbone, qui s’est affirmée comme l’unité de mesure des risques climatiques, de nouveaux critères d’évaluation plus pertinents en la matière sont à l’étude.

BIAIS COMPORTEMENTAUX

L’étude du comportement humain dans la prise de décisions d’investissement a connu un essor important au cours des dix dernières années. Aujourd’hui, à l’heure où la pertinence et le potentiel de l’intégration ESG suscitent une attention croissante de la part des investisseurs, les disciplines comportementales ont également vocation à s’appliquer dans ce domaine, comme elles l’ont été aux autres aspects de l’investissement.

Face au scepticisme persistant quant à l’importance des critères ESG en matière d’investissement et à leur bien-fondé, les biais comportementaux joueront un rôle clé dans la transition vers l’intégration ESG et son développement.

C’est l’un des autres thèmes sur lesquels nous nous concentrerons, compte tenu de son importance pour nous et de nombreux autres acteurs.

Iain Richards , Février 2019

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