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Ordo ad Chao.

C’est inévitablement de la Grèce que nous nous devons de parler même si les écrits sur le sujet furent innombrables au cours de ces dernières semaines. Aspect géopolitique : La Grèce fait partie de l’OTAN et se trouve à quelques encablures maritimes du Canal de Suez. Ceci explique l’intérêt qu’ont porté les Etats-Unis à ce problème...

C’est inévitablement de la Grèce que nous nous devons de parler même si les écrits sur le sujet furent innombrables au cours de ces dernières semaines. Aspect géopolitique : La Grèce fait partie de l’OTAN et se trouve à quelques encablures maritimes du Canal de Suez. Ceci explique l’intérêt qu’ont porté les Etats-Unis à ce problème. Ceci accentué par le « jeu » de M. Tsipras qui rendait visite à M. Poutine.

Le référendum : A la fois handicapé par les ailes extrêmes de la coalition menée par Syriza et par ses engagements électoraux, le 1er Ministre a opté pour un référendum populaire le dégageant inéluctablement de sa propre responsabilité politique.

La fermeté de Mme Merkel et de M. Shauble est logique face au camouflet infligé par les autorités grecques et la permanence d’un double discours. Les dirigeants allemands sont fatigués d’être menés en bateau d’autant plus après les efforts déjà consentis les années passées.

En terre inconnue : Le « Grexit » nous amènerait en terrain inconnu puisque les fondements de la monnaie unique n’ont en aucun cas intégré la possibilité technique d’un pays s’excluant de la devise commune. Terre inconnue ne signifie pas pour autant paysage cataclysmique. Même si de bons esprits (anglo-saxons et certains eurosceptiques) trouveront matière à spéculer sur une implosion de l’euro, nous n’abondons pas dans ce sens et la réaction de la B.C.E. mais aussi des politiques (espérons) écartera cette éventualité.

Les pays les plus impactés seraient la Turquie, la Roumanie, Chypre et la Bulgarie via les détentions de leurs dettes par les banques grecques.

La confirmation du défaut grec impactera les contribuables de la zone euro, désormais porteurs de la dette. Les ménages allemands puis français seraient les plus impactés. Ceci explique pour quoi l’Allemagne a prévenu que les pertes seraient comptabilisées dans le temps et non pas sur une seule écriture comptable.

La monnaie unique : une étape.

Lors de sa création, les pères fondateurs de la monnaie unique, dont M. Delors, pensaient qu’une forme de fédéralisme s’installerait dans un délai de 2 à 3 ans qui suivait cette création monétaire.

Car une monnaie est aussi le reflet non seulement des décisions d’une banque centrale commune mais aussi d’un pouvoir politique supra national dans le cas de notre zone. Malheureusement, l’incapacité de nos politiques d’abandonner des pans de souveraineté nationale et de régir notre zone avec les transferts de richesse des régions aisées vers les régions pauvres n’a pu se concrétiser. La non-mise en conformité de nos différents textes juridiques, fiscaux maintenait un fossé jugé insurmontable. En cela, l’euro est un échec.

Rappelons qu’à contrario, la création de la monnaie unique a permis, comme évoqué ci-dessus, la création d’une banque centrale dont l’action n’est plus à démontrer, et un environnement de taux des plus favorables, transmis à l’ensemble des pays de la zone.

Certes, la monnaie unique ne permet plus aux pays d’user de la dévaluation compétitive pour regagner des parts de marché. In fine, ceci a obligé les élèves les plus actifs à mener des réformes difficiles, contraignantes pour trouver via d’autres facteurs cette compétitivité (exemple de l’Espagne).

Alors que nous saurons dans quelques jours la décision finale sur le « Grexit » et il est fort probable qu’il n’ait pas lieu, il serait souhaitable que nos politiques répondent aux réclamations maintes fois déclinées par M . Draghi d’assumer totalement leurs rôles. Soit par la poursuite des réformes en Italie et en France et par des avancées significatives sur les fondements de notre entité monétaire.

Une fois de plus, que ce soit la B.C.E qui soit obligée, comme en 2011, de venir au secours de notre communauté ou que ce soit enfin les politiques qui cherchent à la crédibiliser, les avancées ne naitront que des crises vécues : Ordo ad chao.

L’euro résistera et nos amis allemands sont probablement les plus convaincus. Imaginez les effets d’un retour à un Deutsche Mark surévalué contre autres devises. Ceci au moment où les exportations allemandes ralentissent face à une moindre demande des émergents et la compétitivité retrouvée des exportateurs japonais. Imaginez aussi le prix des importations au moment où, enfin, face à une démographie déclinante, la consommation des ménages allemands devient une clef essentiel de la croissance du PIB germanique.

Alors, nous en serions presque à souhaiter une accentuation de la crise pour que les fondements de notre communauté aboutissent comme cela était espéré à sa création.

S’il est indéniable que les derniers mois ont vu la résurgence des accords bilatéraux d’échange entre les pays, la mondialisation est irréversible en temps de paix. Les accords sont aussi continentaux, globaux. Ce que nous constatons n’est peut- être que la preuve d’obsolescence d’une Organisation .Mondiale du Commerce (OMC), là aussi, pas assez efficiente et non évolutive.

Le progrès est dans le mouvement.

Pascal Bernachon , Juillet 2015

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