Malgré Trump, le Mexique reste une terre d’opportunités

J’ai récemment rencontré un certain nombre d’entreprises au Mexique. Il s’agit manifestement d’une partie du monde au cœur de l’actualité, si on se fie à tout ce qu’a pu dire ou faire Donald Trump pour opérer un changement de ton dans les relations entre les Etats-Unis et son voisin du sud.

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J’ai récemment rencontré un certain nombre d’entreprises au Mexique. Il s’agit manifestement d’une partie du monde au cœur de l’actualité, si on se fie à tout ce qu’a pu dire ou faire Donald Trump pour opérer un changement de ton dans les relations entre les Etats-Unis et son voisin du sud.

Je suis revenu de ce voyage avec le sentiment que les perspectives des entreprises mexicaines étaient bien meilleures que ce que craignent bon nombre d’investisseurs.

Il y a de bonnes raisons, tant économiques que politiques, de penser que ce changement de ton sera relativement sans conséquence pour le Mexique. Pour commencer, il sera très difficile pour Donald Trump de mettre en place le type de taxes dont il a été question, qu’il s’agisse des 35% qu’il avait initialement tweetés ou des 20% annoncés fin janvier. En dehors même de la légalité discutable de la mise en place de telles barrières douanières, de nombreux républicains s’y opposeraient très certainement. Qui plus est, même si Donald Trump arrivait à imposer ces taxes, il est peu vraisemblable que nous assistions à un mouvement massif et déstabilisant de relocalisation d’usines aux Etats-Unis.Les industries américaines et mexicaines sont très interdépendantes et les usines de fabrication de voitures aux Etats-Unis fonctionnent déjà à plus de 85% [1] de leur capacité. Enfin s’ajoute à cela l’impact d’un affaiblissement du peso mexicain, qui a davantage amélioré la compétitivité des industries mexicaines. Les salaires là-bas représentent maintenant en moyenne entre 1/8 et 1/5 des salaires américains [2].

Des entreprises optimistes quant à leur avenir

Cette vision plus optimiste que la moyenne concernant les perspectives mexicaines est notamment fondée sur les propos tenus par les dirigeants d’entreprises mexicains eux-mêmes.

Par exemple, Vesta qui aménage et loue des usines pour des multinationales n’a constaté que très peu de changements de plans parmi ses locataires potentiels depuis que Donald Trump a été élu.

Leurs principaux clients, y compris des constructeurs automobiles internationaux, continuent de suivre leurs plans d’expansion au Mexique. Qui plus est, l’intérêt suscité par les renouvellements de baux des usines de Vesta est au plus haut depuis l’élection de Trump : l’entreprise a en effet annoncé que le taux de renouvellement des baux arrivant à échéance en 2017 était élevé pour la période, si tôt dans l’année.

Sachant cela, il nous a paru intéressant d’examiner la valorisation de cette entreprise. Le cours de bourse de Vesta a chuté de 18,7% en pesos mexicains et 26,2% en dollars américains depuis le mois d’octobre [3]. En réalité, l’action a chuté de 42,1% en dollars américains sur les deux dernières années [4] bien qu’elle bénéficie de tendances de long terme positives dans la mesure où nous pensons que les multinationales vont continuer à étendre leurs implantations au Mexique. Par ailleurs, et cela est très important au regard de la faiblesse du peso, Vesta perçoit 82% de ses loyers en dollars américains [5]. Enfin, un dernier point vient conforter nos perspectives positives : Vesta a continué à racheter ses propres actions sur le marché, ce qui nous semble être un signe fort que la direction de l’entreprise est confiante quant à l’impact négatif limité de Donald Trump et qu’elle est positive sur ses perspectives de croissance à long terme.

En résumé, le cours de bourse de Vesta nous paraît déconnecté des fondamentaux de l’entreprise, nous l’avons donc récemment ajoutée dans le portefeuille du fonds Jupiter Global Emerging Markets Equity Unconstrained.

Ross Teverson , Février 2017

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Notes

[1] Source : Réserve Fédérale, Production industrielle et utilisation des capacités – G.17, 18 janvier 2017

[2] Source : UBS, US Autos & Auto Parts, 26 janvier 2017

[3] Source : Bloomberg, du 31 octobre 2016 au 30 janvier 2017

[4] Source : Bloomberg, du 30 janvier 2015 au 30 janvier 2017

[5] Source : Vesta

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