Licenciements et baisse des bonus à la City

La crise des subprimes survenue cet été n’aura pas laissé indemne l’industrie financière. De nombreuses vagues de licenciements ont été annoncées et les montants des bonus sont prévus à la baisse...

Selon Reuters, les montants des bonus de la City seront en net recul en 2007, passant de 8, 8 milliards de livres Sterling l’année dernière à 7,6 milliards cette année. Soit une régression nette de 16% entre 2006 et 2007.

En effet, la récente crise des crédits immobiliers à risque n’aura pas épargné l’industrie financière. Particulièrement les banques d’investissement et les hedge funds, qui « connaîtront la baisse la plus marquée », d’après une étude publiée par le Centre of Economics and Business Research (CEBR).

Cependant, la crise des Subprimes n’a pas seulement impacté les primes de fin d’année des banquiers et des traders de la City. Elle est aussi à l’origine d’une future vague de licenciements annoncée au sein de plusieurs grands groupes.

LEHMAN BROTHERS annonçait ainsi, il y a quelques semaines, la suppression de 850 postes aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne (en plus des 1200 licenciements annoncés fin Août) dans le cadre de la réorganisation de ses effectifs suite à la crise Américaine.

D’autre part, BEAR STERNS envisageait quant à elle la suppression de 240 emplois, dont 100 postes dans une de ses divisions de crédit immobilier à risque et 140 autres chez BEAR STERNS RESIDENTIAL, cellule opérationnelle en charge des prêts immobiliers destinés à des emprunteurs présentant un meilleur profil crédit. En effet, la banque Américaine avait annoncé fin Septembre la chute de 61% de son bénéfice net pour le troisième trimestre, son plus faible résultat depuis cinq ans.

MORGAN STANLEY de son côté, prévoit la suppression de 300 postes sur le trading de produits de dérivés de crédit, d’emprunts immobiliers et de produits titrisés. Deux tiers des postes touchés concerneraient les Etats-Unis, l’autre tiers l’Europe.

BANK of AMERICA, la deuxième banque américaine, a annoncé des résultats en forte baisse, plombés par des pertes sur ses activités de trading. Les bénéfices de la division Banque Corporate et d’Investissement ont dégringolé de 93%, 100 millions de dollars contre 1,43 milliard de dollars sur la même période l’année précédente. Le groupe a été affecté par une perte de 4 milliards de dollars au sein de l’activité de trading dont 527 millions de dollars sur des produits structurés de crédit (ABS, MBS, CDO). La banque américaine a annoncé la suppression de 3.000 postes ainsi que le départ de Gene Taylor, patron de la banque d’investissement. Il sera remplacé par l’actuel directeur de la division gestion de fortune, Brian Moynihan.

Quant à UBS, elle restera sans aucun doute une des plus grosses victimes de la crise immobilière de cet été, puisque la banque Suisse prévoirait entre 500 et 600 millions de dollars de pertes au troisième trimestre. Marcel Rohner, CEO du groupe, va réorganiser l’équipe de direction. Huw Jenkins, directeur du pôle Banque d’investissement d’UBS quittera le groupe. La division fixed income, taux et change affichera à elle seule, une perte record de 3 milliards de dollars principalement due à la dégradation de titres hypothécaires.

Mais la palme revient sans aucun doute à MERRILL LYNCH. En seulement deux semaines, les pertes du desk fixed incomed ont été réevaluées de 5,5 milliards à 7,9 milliards. Osman Semerci, le patron de la division trading de taux, et Dale Lattanzio, un des ses lieutenants ont été remerciés.

Les premiers signes d’inquiétude étaient apparus lorsque MERRILL LYNCH avait vu deux de ses prêteurs hypothécaires faire faillite et avait dû injecter un peu moins d’un milliard et demi de dollars pour sauver First Franklin Corp de la faillite. En mars 2007, des courtiers de GOLDMAN SACHS, MERRILL LYNCH et MORGAN STANLEY évaluaient le crédit de leur propre société à seulement un ou deux crans au-dessus des « junks ». Ils estimaient qu’en raison de leurs immenses portefeuilles de produits dérivés de crédit, la notation « officielle » de ces sociétés était trop élevée. Ils avaient peut être vu juste. Standard & Poor’s vient de dégrader la note de MERRILL LYNCH, celle-ci passe de AA- à A+.

Quelles seront les conséquences pour GOLDMAN SACHS et MORGAN STANLEY, dont les résultats trimestriels sont déja sujets à caution ?

Yann Olivier , Octobre 2007

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