Les nouvelles mesures sur les bonus doivent s’appliquer simultanément au niveau international

Au moment des discussions en cours sur les rémunérations des opérateurs financiers, Paris EUROPLACE rappelle l’enjeu essentiel de la compétitivité de la Place financière de Paris pour l’économie française...

Au moment où les discussions sont en cours entre les représentants de la sphère bancaire et financière et les Pouvoirs publics pour tirer les leçons de la crise financière et mieux adapter les modes de rémunération et les bonus des opérateurs de marché, M. Gérard MESTRALLET, Président, Paris EUROPLACE, Président Directeur Général, GDF SUEZ, tient à rappeler l’importance stratégique que revêt l’industrie financière pour l’économie française, notamment en termes d’emplois et d’apport de capitaux aux entreprises. L’importance de la place financière de Paris est d’ailleurs comprise par les Français : selon un récent sondage (Sofres 21 aout 2009), 87% des Français considèrent que la place financière de Paris est une activité importante pour l’économie française.

L’industrie financière dans son ensemble - banque, assurance, gestion d’actifs, professions auxillaires - totalise aujourd’hui 820 000 emplois en France au sens strict, soit 4,6% de l’emploi national, plus que le secteur agroalimentaire ou automobile, et 1,5 million d’emplois au total si l’on intègre les emplois auxilliaires (City jobs). Selon les plus récentes statistiques, le secteur bancaire et financier représente 310 000 emplois pour la seule Région Ile de France (7,7% de l’emploi régional), à comparer à 319 000 emplois pour le Grand Londres et 158 000 emplois pour la région de Francfort. Du fait de leurs hautes qualifications, les métiers financiers ont un impact important sur l’économie et l’emploi : on estime qu’un gérant génère autour de lui 2,5 emplois, un cadre de salle de marchés plus de 15 emplois.

Plus de 700 entreprises françaises et internationales sont, aujourd’hui, cotées à Paris, pour une capitalisation boursière de € 1 700 milliards, ce qui fait de la bourse de Paris la 1ère plateforme au comptant européenne. Les métiers de banque de financement et d’investissement tels que pratiqués en France sont un atout décisif au service de nos entreprises et de l’économie réelle : produits de couverture, instruments de trésorerie, augmentations de capital, emprunts obligataires, fusions-acquisitions, financement de projets... L’apport de financement aux PME est également une priorité essentielle, à travers la poursuite du crédit bancaire et les développements du capital investissement, qui représente en France plus de € 10 milliards en 2008.

La place financière de Paris est un formidable atout pour la France, non seulement en termes de bassin d’emplois, mais en terme d’indépendance nationale et de rayonnement mondial pour notre pays. Le maintien du contrôle des centres de décision des entreprises françaises est une préoccupation importante, au moment de l’accélération de la mondialisation. Alors que les investisseurs étrangers détiennent plus de 40% de la capitalisation de la Bourse de Paris et ce taux atteint 50% lorsqu’il s’agit des grandes entreprises françaises du CAC40, le renforcement de notre base d’investisseurs domestiques est également une haute priorité.

C’est pourquoi, M. Gérard MESTRALLET souligne le caractère positif des nouvelles orientations prises, à l’initiative des Pouvoirs publics, pour mieux adapter les bonus aux performances des salariés sur le long terme et ainsi réduire les prises de risques à court terme. « La bonne résistance relative des entreprises françaises du secteur financier permet aujourd’hui à la place financière de Paris de sortir renforcée de la crise comparativement à ses concurrentes internationales. L’ambition d’en faire une place financière de référence en matière tant d’éthique et de sécurité que de performance constitue un objectif légitime, partagé tant par les pouvoirs publics que par les acteurs professionnels. Il est, cependant, essentiel que les nouvelles mesures qui pourraient s’imposer aux banques françaises s’appliquent également et simultanément au niveau international, faute de quoi la Place de Paris court le risque d’une perte de compétitivité et d’une délocalisation de ses activités et emplois au profit des places financières concurrentes. »

Arnaud de Bresson , Août 2009

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