Immobilier parisien : qui peut encore acheter ?

En juin, le mouvement de baisse des taux de crédit enclenché début 2012 se poursuit, notamment en Ile-de-France où à 3,89 % en moyenne sur 20 ans, les taux sont proches de leur plus bas niveau historique...

Malgré ces conditions très avantageuses, la demande est en baisse à Paris et l’attentisme demeure en raison de la conjoncture économique et des prix qui restent élevés en dépit dela baisse du nombre de transactions. Ainsi, malgré un apport moyen de près de 40 % et des revenus supérieurs à 8 300 € pour un couple, moins de 1 parisien sur 2 achète à Paris, un tiers faisant le choix d’acheter en périphérie et 20 % en province.

Des taux proches de leur plus bas niveau historique mais un marché au ralenti

En juin, les taux de crédit immobilier ont encore diminué, notamment sous l’effet de la chute du taux de l’OAT 10 ans (obligations d’Etat), tombé à 2,26 % le 4 juin, un record historique. En Ile-de-France, les taux s’inscrivent ainsi en dessous de la moyenne nationale à 3,89 % sur 20 ans contre 3,92 % sur l’ensemble du territoire, avec une possibilité de négocier des décotes en fonction de l’apport et de la qualité globale du dossier de l’emprunteur. « Les banques mènent actuellement des politiques de taux très offensives pour conquérir les meilleurs clients, notamment ceux qui peuvent emprunter sur des durées inférieures à 20 ans. Elles sont aujourd’hui 75 % à proposer des taux inférieurs à 4 % sur 20 ans, quand elles n’étaient que 5 % en janvier dernier » explique Hervé Hatt, directeur général de meilleurtaux.com

JPEG - 16.1 ko

Cependant, malgré la chute des taux depuis le début de l’année, le marché parisien semble marquer le pas : d’après les chiffres des Notaires d’Ile-de-France, après un mois de janvier exceptionnel, les ventes à Paris sont en baisse respectivement de 16 et 21 % en février et mars sur un an quand les prix, à 8 260 €/m² en moyenne au 1er trimestre 2012, baissent de 1,1 % par rapport au 4e trimestre 2011 mais restent en hausse de 7 % sur un an. Depuis 2000, les prix à Paris ont augmenté de 186 % et le pouvoir d’achat immobilier pour une mensualité égale à 1/3 du revenu fiscal moyen a baissé de 43 %, passant de 51 m² à 29 m².

Après un premier trimestre marqué par l’attentisme et la prudence des emprunteurs, en avril-mai, la demande de crédit est de retour, sauf à Paris où le niveau élevé des prix reste un frein très important.
« En avril et mai, le nombre de demandes de crédit immobilier est en hausse en moyenne de 14 % par rapport à l’année dernière mais reste en recul de 2 % à Paris. Si l’on observe les dossiers avec compromis de vente signé ou en passe de l’être, le recul est encore plus fort avec une baisse du nombre de dossiers de 24 % sur un an à Paris, contre 12 % en moyenne. Cet attentisme s’explique par le niveau élevé des prix et l’incertitude sur la mise en place de mesures incitatives pour les primo-accédants et les investisseurs locatifs » explique sandrine allonier

Malgré des revenus élevés et un apport conséquent, moins de 1 Parisien sur 2 achète à Paris

Les Parisiens sont des acheteurs hors-norme, avec des revenus élevés (plus de 8 300 € pour un couple en moyenne), beaucoup d’apport(2,5 fois plus que la moyenne) et des durées d’emprunt inférieures à la moyenne (17,7 ans contre 18,9 ans en moyenne). D’après les données meilleurtaux.com, ils sont ainsi plus nombreux à faire des investissements locatifs (21 % contre 15 % en moyenne en France) ou à acheter une résidence secondaire (8 % contre 3 % en moyenne).

JPEG - 42.2 ko

Si l’immobilier reste une valeur refuge et si l’envie de devenir propriétaire demeure, moins de 1 Parisien sur 2 achète à Paris. « Compte-tenu du niveau élevé des prix, un tiers des Parisiens achètent en Ile-de-France et près de 20 % en province, soit pour acquérir une résidence secondaire soit pour investir et louer le bien, soit pour leur résidence principale et quitter ainsi Paris » constate Sandrine Allonier, responsables des études économiques de meilleurtaux.com.

Un marché qui reste tendu et dans l’attente d’une éventuelle évolution réglementaire

Avec la baisse de la demande, la pénurie d’offres n’est plus le principal élément grippant du marché immobilier parisien. Le niveau élevé des prix est un frein majeur auquel s’ajoute l’attentisme des potentiels acheteurs lié à l’incertitude sur l’évolution du cadre règlementaire et d’éventuelles mesures incitatives. « Beaucoup d’incertitudes demeurent sur l’évolution du marché parisien... Une chose est sûre, les taux sont actuellement très avantageux et devraient le rester encore quelques mois. Reste à savoir si la baisse de la demande permettra une baisse des prix qui, combinée à ces bonnes conditions de financement, entrainerait une remontée du pouvoir d’achat immobilier à Paris » conclut Hervé Hatt.

Next Finance , Juin 2012

tags
Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés