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Fine bouche

Les statistiques américaines nous avaient habitué à mieux. Sur le front conjoncturel, la semaine dernière n’a en effet pas été aussi réjouissante que les précédentes. La première déception est venue de l’ISM manufacturier qui, à 50,8 points (contre 51,8 points en mars), fait ressortir une décélération de l’activité industrielle sur le mois écoulé.

Les statistiques américaines nous avaient habitué à mieux. Sur le front conjoncturel, la semaine dernière n’a en effet pas été aussi réjouissante que les précédentes. La première déception est venue de l’ISM manufacturier qui, à 50,8 points (contre 51,8 points en mars), fait ressortir une décélération de l’activité industrielle sur le mois écoulé. La seconde est venue du marché de l’emploi qui, selon le département du Travail, n’a recensé que 160.000 créations de postes (non-agricoles) durant le mois d’avril - contre 208.000 en mars et 233.000 en février. Traditionnellement prompts à passer du rire aux larmes, il n’en fallait pas plus aux investisseurs pour être gagnés par une bouffée d’angoisse sans prendre un peu de recul pour considérer la vue d’ensemble. Faut-il leur rappeler que les phases de croissance n’ont jamais été de longs fleuves tranquilles et qu’elles s’accompagnent généralement d’épisodes de consolidation, somme toute assez sains ? En outre, ils auraient facilement pu trouver des motifs de consolation avec l’ISM des services ressorti en nette hausse à 55,7 points (contre 54,5 points en mars). Du reste, à faire la fine bouche, les investisseurs ont également donné l’occasion aux marchés de marquer une pause bien méritée alors que le mouvement haussier qui les anime dure depuis la mi-février maintenant !

Au-delà de l’ISM dans les services, les intervenants avaient aussi la possibilité de se consoler autrement. En regardant les statistiques européennes par exemple qui continuent de faire espérer des lendemains qui chantent de ce côté-ci de l’Atlantique. Certes, dans sa version définitive, le PMI composite publié la semaine dernière par Eurostat fait état d’un léger tassement de 0,1 point à 53 points sur avril. Mais l’activité demeure en croissance pour le trente quatrième mois consécutif !

Surtout la composante industrielle, fait ressortir un redressement de l’activité pour le deuxième mois d’affilée.

Une tendance d’autant plus notable qu’elle ne concerne plus seulement l’industrie allemande mais en premier lieu l’Italie et l’Espagne. En ce début de deuxième trimestre, ces chiffres confortent les prévisions d’une croissance de 1,5 % cette année en zone euro. Et si l’Union européenne elle-même n’est pas rassurée par le contexte actuel et a abaissé la semaine dernière ses estimations de croissance, celles-ci restent tout de même à 1,6 % en 2016 et 1,8 % l’an prochain. Pas de quoi pavoiser mais au moins se dire que la situation va mieux que ce qu’elle a été dans un récent passé.

David Ganozzi , Mai 2016

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