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Facteurs positif pour l’euro et négatifs pour les devises cycliques

Selon l’équipe stratégie de SG Private Banking, le différentiel de taux d’intérêt soutient l’euro tandis que la remontée des incertitudes est défavorable aux devises cycliques.

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L’EURO RESTE SOUTENU PAR LE DIFFÉRENTIEL DE TAUX D’INTÉRÊT CONTRE DOLLAR.

La hausse du taux directeur décidée en avril a donné lieu à un rebond, portant la monnaie unique près du seuil de 1,50. Le renversement fut toutefois rapide, favorisé par les tensions entourant la crise grecque, avec un repli jusqu’à 1,40. La BCE semble décidée à poursuivre la normalisation de sa politique monétaire avec une hausse probable du principal taux directeur en juillet et sans doute une autre hausse de taux d’ici la fin de l’année. Ainsi le taux directeur devrait atteindre en décembre prochain 1,75%. En revanche, les apport de liquidité au marché sont reconduits, illustrant les difficultés de certains établissement qui ne peuvent accéder à la liquidité qu’au travers de la BCE ou des banques centrales nationales.

Du côté des Etats-Unis, la réserve fédérale poursuit sa course de lenteur. Comme attendu le programme d’achat de titres du Trésor s’achèvera fin juin. La poursuite de l’assouplissement quantitatif au-delà de l’échéance de juin est hautement improbable : la reprise est là même si elle reste fragile et une nouvelle injection de liquidités aurait pour effet de doper les anticipations inflationnistes sans avoir d’effet significatif sur l’économie. Toutefois, comme annoncé à plusieurs reprises, le produit des titres détenus par la réserve fédérale arrivant à maturité sera réinvesti sans doute jusque vers la fin de l’année, stabilisant ainsi la taille du bilan de la banque centrale américaine. Il ne faut donc pas attendre de relèvement du taux des Fed funds avant la mi voire la fin 2012 compte tenu d’une reprise qui connaît des hoquets.

Dans ce contexte, l’euro restera fort contre dollar avec la possibilité qu’il dépasse le seuil de 1,50 si la crise de la dette grecque apparaît sous contrôle. Nous tablons sur un euro à 1,45/USD à horizon de 6 mois. A horizon de 12 mois, nous prévoyons un effritement limité de l’euro à 1,40/USD lorsque le différentiel de taux d’intérêt aura commencé à se réduire

LA REMONTÉE DE L’AVERSION AU RISQUE EST DÉFAVORABLE AUX DEVISES ÉMERGENTES ET AUX DEVISES CYCLIQUES

Ces dernières (AUD, CAD, NZD) qui se sont fortement appréciées contre dollars au cours des deux dernières années, retrouvant des niveaux plus élevées qu’avant la faillite de Lehman en 2008. Nous nous attendons plutôt à un léger tassement de ces devises contre dollar sous l’effet du fléchissement des matières premières notamment. Cependant, le prix du pétrole devant demeurer élevé, le dollar canadien présente encore les perspectives les plus solides. Bien que nous considérions que les devises émergentes aient vocation à s’apprécier structurellement en tendance, le contexte actuel et dans les prochains mois apparaît moins favorable.

D’une part, beaucoup de pays ont mis en place des mesures macro-prudentielles visant à freiner les investissements de portefeuille et à limiter le recours aux emprunts externes. D’autre part, la hausse de l’inflation dissuade les investisseurs non-résidents de se positionner massivement sur ces marchés. Enfin, beaucoup de politiques monétaires demeurent insuffisamment restrictives en particulier en Asie avec des taux directeurs encore bien inférieurs à ceux qui prévalaient en 2008, en dépit de la surchauffe économique actuelle.

Nous pensons qu’à court terme, les devises émergentes ne devraient pas connaître d’évolution marquée à la hausse. D’ici la fin de l’année cependant, le yuan chinois devrait continuer à gagner du terrain contre dollar, notamment si les pressions inflationnistes dans ce restaient fortes, rendant les autorités chinoises plus enclines à une appréciation rapide du yuan pour lutter contre l’inflation.

SG Private Banking , Juin 2011

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