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Réglementation
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Les banques ont des business model plus ou moins risqués, et doivent en conséquence détenir un montant suffisant de fonds propres pour être en mesure de faire face à des pertes exceptionnelles pouvant survenir dans le cadre de leurs activités.
Le régulateur permet aujourd’hui aux banques de calculer le montant de leurs exigences de fonds propres réglementaires [1] généralement de deux manières différentes :
Pour choisir entre l’utilisation d’une formule standard et l’utilisation d’un modèle interne les banques font un arbitrage entre le coût d’implémentation du modèle interne qui peut s’avérer important et le gain en fonds propres qu’apporterait ce modèle interne par rapport à la formule standard.
De manière générale on observe que ce sont les banques de taille importante qui trouvent un intérêt à investir sur un modèle interne ; les économies qu’elles réalisent en le mettant en place sont bien supérieures aux coûts engendrés par son implémentation. Pour les banques de plus petite taille l’utilisation d’un modèle standard est plus intéressante.
Cependant il est probable que les choses changent dans les prochaines années car on note dans les nouveaux textes réglementaires et dans les textes en cours de consultation une volonté du régulateur de faire de l’utilisation de la formule standard une norme pour le calcul des exigences de fonds propres réglementaire. Ce changement va évidemment avoir des impacts non-négligeables sur les banques qui jusque-là utilisaient toujours des modèles internes.
L’environnement réglementaire bancaire actuel est à l’harmonisation des procédures et des processus de gouvernance des banques au niveau européen, par exemple depuis novembre 2014 le mécanisme de supervision unique (SSM : Single Supervisory Mechanism) s’inscrit dans un cadre où des critères objectifs ont permis d’identifier les banques européennes les plus importantes afin qu’elles soient directement supervisées par la BCE et non plus directement par leur régulateur national.
Dans ce contexte le régulateur souhaiterait aussi harmoniser les méthodologies permettant de calculer les exigences de fonds propres réglementaires des banques. Voici quelques changements observés sur des textes réglementaires bientôt en vigueur et qui vont très probablement se généraliser les prochaines années :
Si ces différents changements devenaient automatiques sur tous les prochains textes réglementaires cela rendraient moins intéressant l’utilisation des modèles internes. En effet d’un côté les coûts de mise en place des modèles internes augmenteraient à cause de leur niveau accru de sophistication ; d’un autre coté le gain engendré pour ces modèles internes serait réduit avec l’instauration des floors. Pour aller dans ce sens certaines banques se posent aujourd’hui la question du maintien ou non d’un modèle interne pour le calcul des exigences de fonds propres sur certains risques.
Cela signifie-t-il pour autant la fin des modèles internes ? Pas forcément.
Les banques doivent démontrer au régulateur qu’elles ont une très bonne maitrise des risques engendrés par leurs business respectifs ; elles doivent donc avoir une vision interne de leurs risques et mesurer adéquatement le montant de capital économique [2] qu’elles doivent détenir pour mener correctement leurs activités. Cette vision économique peut uniquement être donnée par un modèle interne et pas par une formule standard qui est la même pour toutes les banques.
Aujourd’hui les banques utilisant un modèle interne pour le calcul de leurs exigences de fonds propres réglementaire, réutilisent souvent ce même modèle en modifiant certains paramètres ou en lui appliquant des add-on pour estimer leur capital économique. Si jamais la réglementation continue dans la direction actuelle en rendant moins intéressant l’utilisation d’un modèle interne, les banques continueront tout de même à avoir besoin de modèles internes pour calculer leur capital économique. Ces modèles internes seront probablement moins coûteux qu’aujourd’hui, et auront pour objectif de démontrer l’adéquation des fonds propres détenus par les banques à leurs différentes activités et leur maitrise de leurs mesures des risques.
Louis FAYE , Juillet 2016
[1] Dans cet article « exigences de fonds propres réglementaire » ou « exigence de fonds propres » fait référence aux exigences de fonds propres réglementaires sur le Pilier 1.
[2] Dans cet article capital économique fait référence à l’exigence de fonds propres interne Pilier 2.
L’abolition de la publication du LIBOR était prévue pour 2020, mais la réforme a été repoussée à fin 2021 face au manque de préparation du système financier international.
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