Comment optimiser sa stratégie immobilière en période de crise ?

Contre toute attente, une période d’incertitude économique, peut être l’occasion, pour les entreprises, d’étudier plus en profondeur l’ensemble de leurs coûts de fonctionnement, dont le poste immobilier. Pourquoi ? Comment ? Guillaume Delattre, Directeur de Client Solutions, le Coverage de BNP Paribas Real Estate et Sylvain Hasse, Directeur du pôle Conseil, répondent à ces questions...

Que représente l’immobilier pour une entreprise ?

Guillaume Delattre : L’immobilier représente le 2ème ou le 3ème coût le plus élevé dans le compte d’exploitation d’une entreprise ! Selon le département Recherche de BNP Paribas Real Estate, trois-quarts des entreprises considèrent que leur stratégie immobilière peut être améliorée. Cependant, près de la moitié n’a pas de département immobilier dédié et n’a donc qu’une vision incomplète de sa situation immobilière. Enfin, la même proportion d’entreprise n’a pas mis en place de véritables indicateurs immobiliers ! Il y a donc un réel potentiel d’amélioration pour grand nombre d’entreprises. Si, à tort, l’immobilier est parfois vu comme une charge, il peut sans conteste être une source de création de valeur : soit en dégageant des liquidités pour permettre ainsi à l’entreprise de financer ses différents projets, soit en optimisant les coûts immobiliers (réaménagement des espaces de travail, revue des baux, déménagement, regroupement de plusieurs sites, etc.). Ainsi, l’immobilier d’une entreprise peut être générateur de valeur et augmenter sa rentabilité.

Pouvez-vous donner des exemples ?

Sylvain Hasse : Nous avons accompagné une société de conseil installée en région parisienne dans l’optimisation de son immobilier d’exploitation dû à une forte croissance de son activité et au recrutement de 10% d’effectifs supplémentaires. Finalement, nous avons proposé une délocalisation dans un immeuble dernière génération, fonctionnel et respectueux des normes environnementales, au détriment de la location de surfaces complémentaires. Cette option a permis à la société de réduire la surface totale louée ainsi que le coût global immobilier de 10%, soit une économie de 300 000 euros par an. Nous avons également conseillé une société de service basée en Rhône-Alpes, qui avait besoin de liquidités. Cette société de 200 personnes était implantée sur 4 sites, dont l’un lui appartenant. La solution retenue a été de restituer l’un des sites en location, d’effectuer un sale and leaseback du site qui leur appartenait et, enfin, d’aligner les 3 baux. Résultat : une diminution de 17% (près de 130 000 €/an) sur la facture immobilière récurrente et un dégagement de 2 millions d’euros grâce au sale and leaseback.

Comment les entreprises doivent-elles réagir en cette période incertaine ?

Guillaume Delattre : Le marché actuel créé, sans aucun doute, des opportunités tant pour les investisseurs que pour les utilisateurs ! Il faut que les entreprises les saisissent. Tous les marchés ne vont pas à la même vitesse. Ainsi, par exemple, si le marché des bureaux dans le Quartier Central des Affaires confirme son recul au 1er trimestre 2012 (-28% sur un an en nombre de transactions) après des niveaux élevés, le secteur de la Boucle Sud (Boulogne et Issy-les-Moulineaux notamment) est, quant à lui, particulièrement dynamique (+157% sur un an en nombre de transactions). Et si à Lyon, le volume des transactions reste soutenu, de son côté, le marché marseillais des bureaux marque le pas. Il n’y a donc pas de vérité absolue et, comme toujours dans le secteur immobilier, chaque cas est unique et mérite une attention particulière.

Next Finance , Juillet 2012

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