Bonus record à Wall Street

Les banques américaines distribueront plus de 140 milliards de dollars cette année, un record ! Les bonus de Goldman Sachs vont doubler en 2009 et atteindront 23 milliards de dollars...

Selon le Wall Street Journal, les bonus 2009, déjà en hausse de 20% par rapport à ceux de 2008, dépasseront ceux de 2007, jusqu’ici l’année record en matière de rémunération. Les banques, les sociétés de gestion, les courtiers et autres établissements financiers distribueront jusqu’à 140 milliards de dollars de bonus.

Chez Goldman Sachs, les bonus versés vont doubler par rapport à 2008 et devraient atteindre 23 milliards de dollars.

Avec 30.000 employés à travers le monde, chaque salarié de Goldman Sachs devrait recevoir en moyenne un package de 760.000 dollars.

Néanmoins, au sein de la banque, les disparités salariales risquent d’être encore très fortes.

En 2008, les 200 salariés les mieux rémunérés chez Goldman Sachs ont reçu des primes moyennes d’environ 5 millions de dollars chacun, contre un taux moyen de 364.000 dollars, rapporte Reuters.

Le retour des bonus élevés se confirme également chez JP Morgan, qui a provisionné au troisième trimestre 7,3 milliards de dollars pour payer les rémunérations des salariés de la banque, dont 2,77 milliards de dollars pour ceux de la banque d’investissement. Depuis le début de l’année, cette division a mis de côté 8,78 milliards de dollars pour les bonus des traders, soit un peu plus que les 8,45 milliards de dollars de bénéfices de JP Morgan.

Avec la reprise et l’envolée des marchés financiers, les banques se sentent obligées de rémunérer généreusement leurs salariés sous peine de les voir partir dans des hedge funds ou des fonds de Private Equity.

Mais même aux Etats-Unis, ces chiffres créent le trouble.

Selon certains dirigeants politiques, aussi bien républicains que démocrates, le soutien massif apporté par l’Etat aux banques, donne aux contribuables un droit de regard dans les pratiques des rémunérations des dirigeants de banques.

Un des plus important syndicat américain, Employees International Union, suggère même de ne pas autoriser les banques à distribuer des bonus tant que celles ci ne créent pas de nouveaux emplois et ne distribuent pas de crédit aux acteurs de l’économie.

Il y a quelques jours, ce même syndicat affirmait dans une lettre ouverte à destination de la maison blanche que Kenneth Lewis, CEO de Bank of America ne devrait pas être autorisé à toucher sa « retraite chapeau » estimée à 53 millions de dollars.

Le tsar des rémunérations, Kenneth Feinberg, avait également été interpellé. Il lui était demander de veiller à ce que Kenneth Lewis ne reçoive pas son package.

Dans sa lettre, le syndicat décrivait Kenneth Lewis comme l’un des principaux architectes de la crise économique mondiale et constatait que les contribuables américains avaient déjà versé près de 200 milliards de dollars pour le renflouement à Bank of America.

Paul Monthe , Octobre 2009

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