A la fois des hausses et baisses de taux en avril sur fond de reconfinement : un impact limité à prévoir sur le marché immobilier

En avril, pas de tendance prédominante sur les taux de crédit immobilier : certaines banques pratiquent de légères hausses, d’autres les baissent. Globalement, les taux restent en moyenne stables, avec toutefois d’importants écarts selon les banques et les profils.

Alors que le gouvernement vient d’annoncer un nouveau confinement, les agences de courtage comme les banques peuvent rester ouvertes et les visites de biens sont autorisées - pour la résidence principale uniquement - ce qui devrait limiter l’impact de ce 3e confinement, en ce printemps de l’immobilier, période phare pour le marché !

Des hausses comme des baisses de taux et pas de tendance prédominante

En avril, après un mois de mars marqué par les premières remontées de taux de crédit immobilier de l’année, on observe des stratégies divergentes de la part des banques. Alors que certaines remontent faiblement leur barème (+ 0,05 % à + 0,10 %) d’autre au contraire, baissent leur taux de 0,05 à 0,20 % et même jusqu’à -0,35 % pour une banque nationale, sur certains profils.

Pour l’instant, les taux moyens restent stables à 1,05 % sur 15 ans, 1,25 % sur 20 ans et 1,45 % sur 25 ans mais on peut obtenir au mieux 0,55 % 15 ans, 0,80 % sur 20 ans et 1 % sur 25 ans, des taux proches des records historiques de fin 2019.

« On note que chaque banque mène sa propre stratégie en fonction de ses objectifs de production de crédit, avec certains établissements qui remontent légèrement leurs taux pour reconstituer leurs marges quand d’autres au contraire les baissent pour capter davantage de clients et élargir leur cible, même si elles restent toutes très vigilantes sur les profils d’emprunteurs qu’elles financent » constate Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer.

« Pour l’instant, nous ne craignons pas de mouvement de remontée des taux de crédit, d’autant que le taux d’emprunt d’Etat à 10 ans s’est désormais stabilisé aux alentours de - 0,05 %. En outre le contexte actuel marqué par la politique de la BCE, l’excèdent de liquidités et les objectifs de production de crédits élevés des banques devrait conduire les banques à poursuivre leur politique offensive sur le crédit immobilier avec des taux attractifs, en particulier bien sûr sur les meilleurs profils, les moins risqués » complète Sandrine Allonier, directrice des études de Vousfinancer.

Nouveau confinement en avril : un impact qui devrait rester limité pour le marché

Bonne nouvelle : comme lors du 2e confinement mis en place en novembre 2020, les courtiers, comme les banques, assimilés "aux activités financières et d’assurance" ont l’autorisation de rester ouverts. La question phare portait sur les visites de biens immobiliers qui restent autorisées, sous conditions, uniquement pour l’achat ou la location de sa résidence principale. « Même si les agences immobilières ne peuvent plus accueillir de public, le fait que les visites d’achat de résidence principale qui concernent 85 % des crédits que nous intermédions restent autorisées devrait limiter l’impact de ce nouveau confinement. L’essentiel est que la chaine immobilière ne soit pas rompue, surtout en cette période phare pour le marché qu’est le printemps. Coté crédit immobilier, nous continuons à assurer notre service d’accompagnement, de conseils et de négociations en privilégiant les opérations à distance grâce à la Visio et la signature électronique des documents » explique Julie Bachet.

Mais davantage de personnes au chômage partiel, plus difficiles à financer dans les prochaines semaines

Avec l’extension du confinement à l’ensemble du territoire et la fermeture des certains commerces ou la garde des jeunes enfants lorsque le télétravail n’est pas possible, de potentiels emprunteurs vont être à nouveau mis au chômage partiel, avec de probables difficultés pour obtenir un crédit immobilier.

Selon les résultats d’une enquête interne au réseau Vousfinancer réalisée en mars, si près de 60 % des 200 agences parviennent à financer des emprunteurs au chômage partiel, c’est le plus souvent sous conditions.

D’ailleurs, 30 % y arrivent uniquement lorsque la période de chômage partiel est terminée et 10 % n’ont actuellement pas de solution pour ces emprunteurs auprès de leurs partenaires bancaires.

« Il est possible de financer des emprunteurs au chômage partiel, au cas par cas, à condition qu’ils aient de l’ancienneté professionnelle et de l’épargne de précaution… Mais cela dépend aussi du secteur d’activité dans lequel ils travaillent : s’il s’agit d’un secteur très touché par la crise, la banque refusera. En outre, elle tentera de déceler s’il s’agit d’un chômage partiel temporaire ou si cela traduit de réelles difficultés financières de l’entreprise » explique Sandrine Allonier.

« Concernant la prise en compte des revenus au chômage partiel, cela varie beaucoup d’une banque à l’autre. Certaines acceptent de prendre en compte le salaire à taux plein si l’emprunteur a suffisamment d’ancienneté, alors que d’autres tiennent compte systématiquement de la baisse de revenus liée au chômage partiel. D’autres encore demandent que l’emprunteur ne soit plus au chômage partiel depuis au moins un mois au moment de la demande de crédit pour l’accorder… » complète Julie Bachet.

Être au chômage partiel peut être un frein pour certaines banques car se pose la question de l’avenir de l’emprunteur lorsque le dispositif de soutien du gouvernement prendra fin…

Next Finance , Avril 2021

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