PIMCO suggère d’éviter d’investir dans la dette européenne !

S’il y a bien un reproche que l’on ne peut pas faire à PIMCO, c’est d’avoir des convictions fortes et de les assumer. Aujourd’hui la société de gestion ne souhaite investir ni dans la dette des Etats périphériques, ni dans celle des pays jugés sûrs…

En début d’année 2011, Bill Gross, fondateur de Pacific Investment Management Co (PIMCO) l’un des fonds obligataires les plus importants au monde, invitait les investisseurs à se détourner de la dette américaine qu’il estimait au bord de la rupture. Le fonds avait sorti toutes ses positions liées à la dette US.

Après la perte du triple A des Etats-Unis, les T-notes américains avaient connu un incroyable rallye faisant mentir le pronostic de Bill Gross, qui s’en était d’ailleurs excusé au près de ses investisseurs.

Cette semaine, Andrew Balls, le responsable de la gestion des portefeuilles européens pour Pimco à Londres a déclaré lors d’un passage à Genève qu’il fallait rester à l’écart des obligations souveraines européennes au moment même où les chefs d’Etat de la zone Euro essaient de mettre sur pied un fonds intégrant de nouveaux investisseurs susceptibles d’accompagner le Fonds Européens de Stabilité Financière (FESF) dans le rachat de nouvelles émissions de dettes européennes.

« Le risque que l’Italie se trouve en défaut de paiement est minime, mais souhaitez-vous vraiment le prendre ? » demande Balls aux investisseurs. Il met en avant les questions liées à la capacité de la zone Euro à générer de la croissance et à mettre en place des réformes structurelles pour résoudre la crise. S’il estime que les cas de l’Italie ou de l’Espagne ne sont pas uniques, et que leur situation est comparable à celle du Royaume-Uni ou des Etats-Unis, il constate néanmoins que la charge des intérêts de la dette devient énorme et peut créer à terme un risque d’insolvabilité. Les situations de l’Irlande, du Portugal et de la Grèce sont encore plus dramatiques. L’Irlande et le Portugal font déjà face à un défi en termes de solvabilité et la Grèce fait en plus face à un problème de crédibilité.

En termes d’investissement, même les valeurs refuges, telles que les obligations allemandes ne sont plus vraiment intéressantes à ses yeux. « Les obligations souveraines allemandes ont vu un important flux dû à un effet refuge, lorsque les investisseurs ont abandonné les emprunts des pays de la périphérie de l’Europe. Si ces derniers se stabilisent, les rendements allemands devraient augmenter », explique-t-il.

Il ne voit pas non plus d’alternative dans les obligations d’entreprises européennes et notamment industrielles dont les rendements sont, selon lui, plutôt liés à l’évolution de ceux des emprunts souverains et ne sont pas à l’abri d’une augmentation des impôts. Il juge la dette à haut rendement peu intéressante sans croissance comme cela se dessine en zone euro.

Andrew Balls recommande d’adopter une approche globale et de s’intéresser à la dette des pays émergents comme le Brésil ou le Mexique, où l’endettement n’est pas un problème. Il juge également intéressant les emprunts asiatiques. Les rendements y sont attractifs et les monnaies ont une forte capacité d’appréciation.

Concernant les entreprises, seules les multinationales exposées aux régions du globe en forte croissance offrent également des opportunités.

Next Finance , Octobre 2011

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