Mario Draghi doit s’engager à racheter de façon illimitée la dette italienne !

Selon Paul Krugman, la BCE a les moyens d’intervenir pour éviter un effondrement de la zone euro mais pour cela, elle doit s’engager clairement dans un rachat massif de dettes italiennes…

Selon Paul Krugman, la situation en Europe se délite et devient alarmante. Il met notamment en exergue les taux italiens à 10 ans qui ont dépassé les 6.30% cette semaine, un niveau où le coût de refinancement de la dette existante provoquerait un défaut, même dans le cas où le budget primaire italien resterait excédentaire.

« Tous les pays allant en même temps vers l’austérité budgétaire, une récession semble presque certaine, ce qui aggravera tout les problèmes du continent » prévient-il.

Fondamentalement pessimiste sur la situation de la Grèce et de la zone Euro, il estime que la monnaie européenne était une idée fondamentalement défectueuse qui ne pouvait fonctionner qu’avec une économie européenne forte, un niveau significatif d’inflation et des lignes de crédit illimitées aux nations subissant des attaques spéculatives.

Anticipant une flambée des taux sur la dette italienne et une panique bancaire gigantesque entrainant un risque d’éclatement de la zone euro, il préconise un engagement clair de la BCE à intervenir massivement pour soutenir la dette italienne. « Sans cela, le pays sera contraint à revenir à une nouvelle Lire. Et dans la foulée, la France serait ciblée » prévient-il.

Critique acerbe des élites européennes, il estime qu’elles ont adopté jusqu’ici une conception moralisatrice de l’économie, en imposant une austérité généralisée, une politique monétaire restrictive en dépit d’une inflation sous-jacente faible. « Les élites européennes ont été bien trop préoccupées de punir les fautifs pour se rendre compte que tout allait exploser en l’absence d’un prêteur de dernier recours qui soit efficace », analyse-t-il.

Il semble en partie avoir été entendue par Mario Draghi, qui, pour sa première conférence de presse à annoncé une baisse surprise des taux directeurs de la BCE, les ramenant de 1.50% à 1.25%.

« L’assouplissement monétaire prend en considération des perspectives économiques en voie de dégradation d’ici la fin de l’année et pour 2012, intégrant très clairement le risque d’une légère récession en Europe. Cette mesure de soutien vise à stimuler les agents économiques (prêts, échanges de capitaux, investissements, consommation des ménages in fine… ) par des conditions de financement accommodantes et favorables à l’inflation. Cette décision est d’autant plus appropriée que l’inflation est relativement bien contenue » estime Fabrice Cousté, DG de CMC Markets France.

Pour Azad Zangana, économiste Europe de Schroders, « si cette décision a pour but de contrer les risques de récession, elle aura probablement peu d’impact sur l’économie réelle ». Selon lui, il est probable que les taux d’intérêts soient baissés à 1% dans les prochains mois.

Néanmoins « Supermario » refuse pour le moment d’envisager une sorte de quantitative easing et un soutien massif à la dette italienne comme le réclame Paul Krugman. « Mon mandat à la tête de la BCE est de maintenir la stabilité des prix en zone Euro » a-t-il réaffirmé en réponse à une question sur ce sujet.

Nul doute que les futurs développements en Europe remettront cette question sur la table. Pour Paul Krugman, il en va du sort de la zone Euro.

Maxime Onan , Novembre 2011

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