›  Forex  ›  Stratégie 

Les divergences de politique monétaire – trouver de la valeur dans un environnement de taux d’intérêt négatifs

Les différences en termes de croissance et la chute des prix du pétrole ont conduit à une inflation très faible dans certaines économies. De quoi ouvrir la voie à une politique monétaire de taux directeurs exceptionnellement bas dans certains pays, en particulier en Europe, même si d’autres pays se préparent à remonter leurs taux.

Pas seulement une politique de taux négatifs...

Au cours des 6 dernières années, la politique monétaire est devenue de plus en plus « non conventionnelle » du fait de la pratique du "taux zéro" mis en place par les banques centrales mais aussi de l’assouplissement quantitatif, l’assouplissement du crédit et des interventions sur le marché des changes. La croissance économique atone a forcé de nombreux gouvernements à une "guerre des monnaie » pour maintenir leur compétitivité.

Maintenant, nous voyons que de plus de responsables politiques ont recours à l’outil le moins conventionnel : des taux d’intérêt nominaux négatifs.

La zone euro, le Danemark, la Suède et la Suisse ont tous choisi cette voie. Ces taux négatifs sont mis en place pour pousser les investisseurs vers les actifs offrant de meilleures rentabilités et contraindre les épargnants à consommer et investir.

... Des rendements d’actifs négatifs également

Encore plus inhabituel, autour 3 000 milliards de dollars d’actifs en Europe et Japon, avec des maturités allant jusqu’à 10 ans ont eu un taux d’intérêt négatif au cours des dernières semaines (comme les obligations d’État suisse à 10 ans).

Mais pourquoi un investisseur prête de l’argent pour recevoir un rendement nominal négatif alors qu’il pourrait, en principe, détenir des liquidités avec un rendement nominal à zéro ?

Il y a un certain nombre de raisons, comme l’appréciation d’une devise par rapport à une autre qui compensent les rendements négatifs, comme les paris spéculatifs (extrêmement rentable comme le montre l’exemple récent du franc suisse), la commodité et même la répression financière.

En outre, cela peut également mettre en lumière certains risques économiques et politiques qui soutiennent la demande pour les valeurs refuges. En particulier, les préoccupations au sujet de la zone euro, avec la crise grecque, a poussé les flux d’investissement vers les obligations scandinaves et suisses, ainsi que vers le bund allemand.

Lorsque les rendements faibles semblent élevés

Par comparaison, les taux extrêmement faibles dans la zone euro et au Japon ont pour effet de rendre attractifs les faibles rendements de la dette américaine - même un taux de 2 % semble intéressant par rapport à celui offert par les bunds et les obligations d’Etat au Japon.

L’intérêt pour les actifs américains vient aussi du potentiel de rendement lié à l’effet devise. La force du dollar pourrait entretenir cette recherche de rendement et le rallye sur le marché obligataire.

Les Gilts britanniques semblent relativement attractifs pour la même raison, même si la Banque d’Angleterre sera plus lente à démarrer son processus de remontée des taux que la Réserve fédérale américaine, du fait de ses liens commerciaux plus étroits avec l’Europe, de l’incertitude politique et de la pression inflationniste.

Pendant ce temps, l’assouplissement monétaire s’est poursuivi en Asie, les banques centrales du Japon, de Corée, d’Indonésie et récemment de Chine, ont toutes assoupli leur politique monétaire, étant soit plus à l’aise avec une monnaie faible ou bien mal à l’aise avec une monnaie forte.

Que regarder :

  • Offre en pétrole et prix : les ajustements en matière d’offre de pétrole seront-ils suffisants pour rétablir l’équilibre du marché ? Un rebond des prix pourrait ajouter une certaine pression à la hausse et peut-être limiter la portée de l’assouplissement monétaire. En fin de compte, c’est le soutien budgétaire qui est nécessaire pour soutenir la croissance sous-jacente réelle.
  • La politique européenne : en Grèce, les négociations de Syriza avec les créanciers du pays seront de nature à créer un précédent important pour le parti espagnol équivalent - Podemos - qui se positionne en challenger des élections prévues cette année.

ETF Securities , Avril 2015

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés