Être actionnaire de certaines banques constitue un investissement dangereux !

Selon Andrew Sleeman, Gérant chez Franklin Mutual Advisers, le principal risque qui menace le secteur bancaire européen n’est pas une faillite « à la Lehman Brothers » mais plutôt d’importantes opérations dilutives de recapitalisation…

Depuis trois ans, c’est-à-dire depuis la faillite de Lehman Brothers et le début de la crise financière, le sentiment des investisseurs à l’égard du secteur financier reste négatif. Cette méfiance est due en grande partie à des problématiques liées aux dettes souveraines et aux réformes réglementaires des deux côtés de l’Atlantique. Le secteur bancaire a subi de nouveaux chocs ces derniers mois, le ralentissement de la croissance économique mondiale et l’exposition des établissements à la dette souveraine ayant déstabilisé encore plus les investisseurs.

La stratégie Mutual Series accorde une place de choix au secteur financier. Mais notre philosophie à long terme et nos processus d’investissement nous imposent également d’atténuer autant que possible les niveaux de risque. Il convient donc de faire une distinction claire entre les risques propres au secteur bancaire mondial et les opportunités que nous identifions actuellement dans le secteur financier.

Selon nous, le principal risque qui menace le secteur bancaire européen n’est pas une faillite "à la Lehman Brothers", car les gouvernements européens et la Banque centrale européenne (BCE) ne laisseraient pas ce genre de scénario se concrétiser. Le risque majeur serait plutôt d’importantes opérations dilutives de recapitalisation de la part des banques, dues à la perte de valeur de leurs positions sur des titres souverains. Être actionnaire de ces banques constitue donc selon nous un investissement dangereux. Heureusement, il existe de nombreuses sociétés financières en dehors du secteur bancaire mondial qui ont su conserver des profils rendement/ risque robustes.

Aux États-Unis, nous avons davantage privilégié les banques de petite et moyenne capitalisation au détriment des grands établissements, et ce en raison d’une moindre exposition à la crise de la dette souveraine européenne. Et contrairement à leur homologue de grande capitalisation, les petites banques américaines sont moins menacées par le renforcement de la réglementation qui est susceptible de peser sur les ratios de rentabilité. Nous constatons par ailleurs une phase de consolidation pour les petits établissements, que nous allons chercher à exploiter en misant sur des sociétés sous-évaluées.

Concernant les banques d’investissement, nous avons identifié davantage d’opportunités liées à des sociétés dont les résultats ne pas exclusivement liés précisément au métier de banque d’investissement. Nous avons retenu des établissements dotés de pôles de banque privée dont la valeur a pâti de la dégradation de l’environnement de la banque d’investissement. Cependant, nous sommes conscients qu’il faudra du temps pour que ce "catalyseur des résultats" soit intégré dans les cours de Bourse.

Nous avons également repéré des opportunités liées à des compagnies d’assurance biens et dommage exposées au risque de catastrophe. Les exigences en capital, de plus en plus élevées, des lignes-métiers spécialisées dans les grandes catastrophes ont entraîné une augmentation des tarifications. Et malheureusement les catastrophes ont été légion depuis le début de l’année, puisqu’au séisme et au raz-de-marée qui ont frappé le Japon, il faut ajouter des tornades, un ouragan dévastateur et un tremblement de terre aux États-Unis. Par conséquent, les assureurs primaires vont désormais devoir payer la protection de leur capital auprès des réassureurs, une tendance qui pourrait se révéler positive.

Andrew Sleeman , Octobre 2011

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