Eté à haut risque sur les marchés financiers

2011 donne de plus en plus l’impression d’être une répétition de 2010. L’an dernier, l’été boursier avait été particulièrement agité

L’année dernière, le CAC 40 avait débuté la saison estivale vers 3.300 points, son plus bas annuel, avant de bondir vers 3.800 points début août pour terminer le mois à sous les 3.500 points.

Cette année, la situation semble identique, avec un premier semestre particulièrement erratique qui amène le CAC vers 3.800 points avant l’été. Le marché parisien reste enfermé dans une bande étroite comprise entre 3.800 et 4.200 points. La borne basse résiste aux tentatives de baisse, car jusqu’ici, la santé financière des entreprises reste bonne et les indicateurs d’activité dans de nombreux secteurs (logiciels, services informatiques, emploi intérimaire…) sont plutôt rassurants. Le redémarrage de la saison des publications de résultats le 11 juillet sera peut-être l’occasion de relancer une tendance haussière, si les « motifs de fâcherie » sont maîtrisés.

Jusqu’ici, la hausse est capée par l’incapacité de l’Union européenne à trouver une solution durable à la crise de la dette et à neutraliser la spéculation sur les taux d’intérêt des pays de la périphérie de la zone euro. Dans un contexte marqué en outre par un « passage à vide » (« soft patch ») de l’économie américaine, et alors que le nombre d’intervenants va aller diminuant dans les prochains jours, les volumes d’échanges s’amenuisent.

On a le sentiment que le marché est crispé, donc très « technique ». L’activité à la Bourse est dominée par les intervenants ayant un horizon d’investissement très court. On n’observe toutefois pas de mouvement de décollecte massif, ni de mouvement de panique, ce qui semble indiquer un certain attentisme de la part des intervenants.

Les sources de volatilité sont aussi nombreuses qu’il y a un an : le coeur des préoccupations porte sur la situation financière de la Grèce et sur les conséquences d’un éventuel défaut sur les marchés financiers.

Au-delà de la Grèce, la plupart des pays de la périphérie de la zone euro restent dans une zone de fragilité, amplifiée par les messages de prudence des agences de notation. L’économie américaine donne des signes de ralentissement, et fait toujours face à un endettement colossal, alors que les responsables de la Fed semblent impuissants à relancer l’économie du pays. En Chine, les autorités monétaires luttent ardemment contre l’inflation, avec des succès mitigés.

Le fait que les marchés testent régulièrement des plus bas est généralement considéré comme un mauvais signal d’un point de vue technique. D’où un certain nombre de précaution à prendre avant de partir en vacances.

La torpeur estivale pourrait être bousculée surtout si les nouvelles de la macro-économie sont une source de surprise. Dans un tel contexte, vendre ses actions pour ne revenir qu’en septembre n’est pas forcément une solution. Mettre en place des stratégies de type « stop-loss », en revanche, peut permettre de se protéger de tout risque de rechute, surtout si l’on anticipe de gros mouvements sur les marchés financiers. Car si les entreprises continuent d’annoncer de bonnes nouvelles (et certains indicateurs récents sur l’investissement ou dans des secteurs d’activité comme le travail intérimaire ou le conseil et les services informatique) semblent indiquer que le marché pourrait retrouver un chemin ascendant dans les semaines à venir.

Fabrice Cousté , Juillet 2011

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