Un nouveau record pour le troisième trimestre : les dividendes totaux ont augmenté de 2,8% pour atteindre 355,3 milliards de dollars US, ce qui correspond à une augmentation de 5,3% des dividendes sous-jacents
Le ralentissement de la croissance des dividendes mondiaux s’est enclenché, selon le dernier rapport de l’indice Janus Henderson des dividendes mondiaux (JHGDI). Cette tendance a débuté au deuxième trimestre et s’est poursuivie au cours du troisième. Les dividendes continuent toutefois, malgré leur progression ralentie, d’afficher une belle croissance. Les dividendes totaux ont augmenté de 2,8% pour atteindre 355,3 milliards de dollars US, un nouveau record pour la période, ce qui correspond à une croissance sous-jacente de 5,3%, une fois la solidité du dollar et d’autres facteurs techniques mineurs pris en compte. Ce résultat est tout à fait conforme à la tendance à long-terme et aux prévisions de Janus Henderson. L’indice Janus Henderson des dividendes mondiaux a augmenté pour atteindre le nouveau record de 193,1.
Seuls les dividendes des États-Unis ont atteint un nouveau record historique au cours du troisième trimestre, avec une croissance sous-jacente de 8%, ce qui est bien supérieur à la moyenne mondiale. Le ralentissement de la croissance des bénéfices commence toutefois à affecter les paiements de dividendes. Un nombre croissant de sociétés américaines a maintenu ses dividendes au même niveau - une société sur six au cours du troisième trimestre, en hausse par rapport au premier trimestre (une sur dix), bien que quelques-unes d’entre elles continuent de les réduire. Le principal payeur de dividendes aux États-Unis cette année sera AT&T, la société devançant ainsi Apple, Exxon Mobil et Microsoft. AT&T a pu faire son retour à la tête du classement, pour la première fois depuis 2012, grâce à son acquisition de Time Warner en 2018 ; la société ainsi formée distribuera près de 14,9 milliards de dollars US de dividendes, mais ce montant ne sera pas suffisant pour déloger Shell de sa place de plus gros payeur de dividendes au monde pour la quatrième année consécutive.
Le Japon, le Canada et le Royaume-Uni, en tenant compte des variations saisonnières, ont tous enregistré des records sur la période, bien que le résultat du Royaume-Uni soit entièrement dû aux importants dividendes extraordinaires versés par les banques et le secteur minier. La tendance sousjacente reste morose au Royaume-Uni, la croissance sous-jacente ne dépassant pas 0,6%.
D’un point de vue saisonnier, le troisième trimestre est particulièrement important pour l’Asie-Pacifique et la Chine. Ces derniers ont affiché des signes de faiblesse évidents. Quasiment la moitié des sociétés chinoises de l’indice ont réduit leurs distributions et la croissance modeste enregistrée a été due aux fortes hausses d’une ou deux sociétés. Les dividendes chinois ont atteint 29,2 milliards de dollars US, en hausse de 3,7% par rapport au troisième trimestre 2018 en termes sous-jacents et, sans la forte hausse du dividende de Petrochina, ils auraient été inférieurs au troisième trimestre 2018. Le ralentissement de l’économie chinoise affecte la capacité de ses sociétés à payer des dividendes, d’autant plus que les dividendes à court-terme sont plus étroitement liés aux bénéfices en Chine que dans les autres pays, comme les États-Unis et le Royaume-Uni, les sociétés adoptant majoritairement une politique de taux de distribution fixe.
En Asie-Pacifique, l’Australie et Taïwan ont tiré les dividendes à la baisse et seul Hong Kong a réalisé une croissance solide. Le troisième trimestre a été difficile pour l’Australie, les deux-cinquièmes des sociétés du pays réduisant leurs dividendes. Le total du pays a chuté à 18,6 milliards de dollars US, le résultat le plus faible en dollars pour un troisième trimestre depuis 2010, ce qui correspond à une baisse de 5,9% des dividendes sous-jacents. National Australia Bank a le plus affecté les résultats, cette dernière réduisant son dividende pour la première fois en dix ans. L’Australie affiche déjà la couverture de dividendes la plus faible au monde parmi les principales économies et si le ralentissement de l’économie domestique venait à conduire à une baisse de la rentabilité des sociétés ceci serait une mauvaise nouvelle pour les investisseurs sur le revenu, soulignant l’importance d’adopter une approche d’investissement diversifiée à l’échelle internationale. Les dividendes sous-jacents d’Hong Kong ont augmenté de 8,1%, ce qui contraste avec la tendance en Chine continentale. Ce résultat s’explique principalement par les dividendes de la société pétrolière CNOOC et ceux du secteur immobilier.
Le troisième trimestre est une période traditionnellement faible pour les dividendes européens. Les dividendes sous-jacents ont augmenté de 7%, bien que le taux de croissance ait été gonflé par les développements positives survenus sur une poignée de sociétés et le total ne suffira pas influencer sensiblement le taux annuel.
Le secteur de l’énergie a enregistré la croissance la plus solide au cours du troisième trimestre, les dividendes sous-jacents augmentant d’un peu plus d’un cinquième. La majeure partie de cette augmentation provient des sociétés pétrolières russes, mais la Chine et Hong Kong, le Canada et les États-Unis ont également fortement contribué au résultat. La croissance des dividendes totaux du secteur des matériaux de base a été poussée à la hausse par les dividendes extraordinaires. Les sociétés de télécommunications ont pour leur part été ébranlées par des réductions à travers le monde et celle de Vodafone au Royaume-Uni, de China Mobile et de Telstra en Australie ont le plus affecté les résultats. A peine plus de la moitié des sociétés de télécommunications de l’indice ont augmenté leurs dividendes par rapport au troisième trimestre 2018.
Les prévisions de croissance des dividendes mondiaux de Janus Henderson restent inchangées pour 2019, à 1,430 milliards de dollars US. Ceci représente une croissance de 3,9% des dividendes totaux, ce qui correspond à une croissance sous-jacente de 5,4%. Par opposition, la croissance sous-jacente avait été de 8,5% en 2018. 2019 marquera la dixième année consécutive de croissance sous-jacente pour les dividendes. Jane Shoemake, directeur de la gestion actions internationales à fort rendement chez Janus Henderson, déclare : « Nous avons mis en garde les investisseurs depuis le début de l’année sur le fait que la croissance rapide des dividendes au cours des deux dernières années allait revenir à des niveaux plus normaux ; le ralentissement de l’économie mondiale commence à avoir une incidence sur les bénéfices des sociétés et, par conséquent, sur les dividendes. Les événements survenus au cours du troisième trimestre montrent qu’il est bénéfique d’adopter une approche globale en matière d’investissement sur le revenu – la diversification permet de compenser un ralentissement de la croissance sur une région par une progression plus rapide sur une autre région. La croissance ralentie des bénéfices aura, au cours de l’année à venir, une incidence sur les dividendes mais le bas niveau actuel des taux d’intérêt signifie que les actions continueront d’être une source précieuse de revenu pour les investisseurs, même si le taux de croissance des dividendes est moins attractif que par le passé. »
Next Finance , Novembre 2019
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