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Rose des vents

Rien ne semble, en ce début d’année, apaiser la nervosité des investisseurs. Après le krach des marchés chinois, le mois de janvier se poursuit au gré de séances anxiogènes. Un sentiment qui croît à mesure que les spasmes de marchés se répètent.

Rien ne semble, en ce début d’année, apaiser la nervosité des investisseurs. Après le krach des marchés chinois, le mois de janvier se poursuit au gré de séances anxiogènes. Un sentiment qui croît à mesure que les spasmes de marchés se répètent. Comme si, en courant au-devant d’une hypothétique catastrophe, les investisseurs renforçaient, à chacun de leurs accès de panique, la probabilité qu’elle survienne. Témoignage de cette neurasthénie ambiante, l’action Renault qui, sur la séance de jeudi, a dévissé de plus de 20 % en séance, les investisseurs – dans leur grande crédulité – estimant qu’une perquisition valait pour un scandale industriel. Autre preuve de cette fébrilité, le lendemain, ce sont les places financières du Golfe qui s’offraient une syncope indicielle.

Alors que les prix du baril sont descendus la semaine dernière sous le seuil des 30 dollars, le retour de l’Iran sur un marché pétrolier mondial déjà saturé par l’offre a subitement suscité un affolement général caractérisé par le plongeon des marchés arabiques …

Ce alors que les cours ont déjà décroché de 65 % ces deux dernières années sans effusion de larmes. Cette exacerbation des sentiments donne un aperçu de l’actuelle irrationalité des marchés dont la nervosité se lit dans l’évolution du VIX. Cet indice, autrement baptisé « le baromètre de la peur », évolue aujourd’hui autour de 30 %, seuil au-delà duquel le marché se trouve en état de « très forte volatilité  ». En Europe, le VDAX s’établissait en fin de semaine à 34 % après avoir touché l’été dernier un pic de 38 % fin août.

Dans ce contexte, il faut avoir le cœur bien accroché lorsque l’on pratique une gestion de conviction et que les constantes conjoncturelles, bien que teintées de morosité, restent stables.

Car c’est bien le constat qui est dressé par ailleurs. Dans les grandes lignes, aux États-Unis, les ventes au détail se sont inscrites en léger repli de 0,1 % sur décembre mais sont en ligne avec le consensus. En Europe, le PIB allemand a enregistré une croissance de 1,7 % soit son meilleur rythme depuis 2011. Enfin, en Chine, le commerce extérieur a reculé de 7 % sur 2015, plombé par le plongeon de 13,2 % des importations. Rien de nouveau donc sous le soleil des marchés … Plus que jamais détournés des fondamentaux, les investisseurs semblent bel et bien avoir égaré leur rose des vents.

David Ganozzi , Janvier 2016

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