Rester défensif, mais attentif aux bonnes surprises

Nous conservons une approche prudente, car la forte reprise du marché semble désormais manquer de soutien, notamment pour les actions des marchés développés. Une amélioration de la dynamique des résultats ou des surprises positives dans une croissance européenne déprimée pourraient justifier une attitude plus optimiste à l’égard des actions...

Nous conservons une approche prudente, car la forte reprise du marché semble désormais manquer de soutien, notamment pour les actions des marchés développés. Une amélioration de la dynamique des résultats ou des surprises positives dans une croissance européenne déprimée pourraient justifier une attitude plus optimiste à l’égard des actions, mais pour l’instant la visibilité est limitée et le contexte géopolitique est peu propice à un positionnement agressif. En effet, en Europe, la saga du Brexit, les élections au Parlement européen et la montée du populisme mettent toute l’architecture institutionnelle de l’UE à l’épreuve. L’incertitude qui règne est également exacerbée du fait de la nature évolutive des différends commerciaux, avec des relations entre les États-Unis et la Chine et entre les États-Unis et l’Europe qui varient au gré de l’actualité. Néanmoins, certains de ces risques pourraient devenir des opportunités en cas de surprises géopolitiques positives (par exemple sur la question du Brexit ou les négociations commerciales entre les États-Unis et la Chine), ce qui pourrait repousser le marché à la hausse.

Des idées à conviction forte

Les actifs à risque ont enregistré d’excellentes performances depuis le début de l’année et, par conséquent, les écarts de valorisation se sont presque entièrement résorbés avec la forte reprise qui a suivi la correction du mois de décembre 2018.

Nous restons donc prudents à court terme sur les actions des marchés développés, car l’euphorie pourrait se dissiper, mais nous cherchons néanmoins des occasions de profiter d’éventuelles surprises positives. Ainsi, en Europe, des options d’achat sur les actions britanniques pourraient s’avérer attractives en cas de résolution du Brexit tout en étant peu coûteuses compte tenu des faibles niveaux de volatilité actuels.

Nous privilégions également les actions émergentes (notamment chinoises, qui bénéficient du soutien des récentes mesures de relance, ce qui suggère un ralentissement plus progressif et un sentiment de risque favorable). Nous voyons également la Corée d’un bon œil. Les fondamentaux du marché se sont améliorés (exportations, confiance des consommateurs) et les actions coréennes devraient bénéficier d’une évolution positive sur le front commercial ainsi que d’une reprise modérée à court terme du cycle économique mondial.

Sur les marchés du crédit, notre segment préféré est l’investment grade européen, où les fondamentaux sont positifs (pas d’endettement excessif ni de problèmes de remboursement particuliers), où les valorisations sont encore décentes et qui devrait être soutenu à moyen terme par l’arrivée des nouveaux TLTRO.

Sur les taux, nous pensons que les valorisations sont extrêmement chères en Europe. C’est pourquoi nous maintenons notre préférence pour les bons du Trésor américain par rapport aux Bunds allemands. De plus, nous prévoyons d’adopter une position plus agressive sur la duration si les rendements américains revenaient à des niveaux plus intéressants. Nous sommes négatifs sur les rendements réels à long terme au Royaume-Uni.

Sur les devises, les perspectives pour le dollar restent baissières à moyen terme en raison de sa surévaluation, quant à l’euro, une amélioration des perspectives du commerce mondial est nécessaire pour qu’il puisse rebondir de façon significative. À court terme, nous sommes positifs sur la couronne norvégienne eu égard au durcissement de la politique monétaire du pays. Nous voyons également des opportunités parmi les devises émergentes avec une préférence pour celles offrant des opportunités de portage (Indonésie, Russie, Brésil) par rapport aux monnaies à plus haut risque (Afrique du Sud).

Risques et couverture

Les principaux risques à surveiller sont : les tensions politiques autour des conflits commerciaux (États-UnisChine, États-Unis-zone euro), l’incertitude politique accrue en zone euro et l’efficacité du policy mix en Chine pour éviter un atterrissage brutal de l’économie du pays. Nous maintenons une opinion positive sur le yen japonais par rapport au dollar américain, en tant que stratégie de couverture (le yen devrait servir de refuge en cas de surprise négative sur le front commercial). Certaines couvertures structurelles par le biais d’options sont également recommandées dans le contexte actuel peu volatil.

Matteo Germano , Mai 2019

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