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Poser les bases d’une solide stratégie d’investissement

Tous les investisseurs recherchent une stratégie d’investissement cohérente et qui fonctionne bien, mais une série de règles ne peut pas toujours prédire quelles classes d’actifs vont surperformer.

Michael Strobaek, Global Chief Investment Officer, et Nannette Hechler-Fayd’herbe, responsable Investment Strategy, expliquent les facteurs qui jouent un rôle dans la détermination de la stratégie d’investissement de la banque.

Cushla Sherlock : Michael, alors que la trêve estivale est maintenant terminée, bon nombre d’investisseurs s’attachent probablement à réexaminer leurs portefeuilles en s’interrogeant sur ce que sera la tendance d’ici la fin de l’année. Que pouvez-vous leur dire ?

Michael Strobaek : Notre scénario central reste celui d’une performance fortement positive des actions cette année. Notre opinion positive vis-à-vis des actions est étayée par le niveau raisonnable des valorisations, le caractère attrayant des rapports bénéfices/cours et la liquidité abondante à l’échelle mondiale. Sur le plan géographique, l’alliance valeur, croissance et liquidité qu’offre le Japon reste notre prédilection la plus forte, suivie de l’Europe et plus précisément de l’Allemagne.

Le faible niveau de la volatilité est-il un facteur positif ou négatif en ce qui concerne la performance attendue des actions ?

Michael Strobaek : L’expérience passée indique qu’un faible niveau de volatilité est davantage un facteur positif que négatif. Les marchés des actions ont enregistré des fortes progressions tout au long des deux dernières phases prolongées de faible volatilité, au milieu des années 1990 et durant les années 2000. Notons d’ailleurs que durant ces deux phases, la Fed a rehaussé le taux cible des fonds fédéraux par rapport à leurs plus bas niveaux historiques, en 1994 et en 2004.

Nannette, concernant la volatilité et les autres facteurs qui influencent les performances des classes d’actifs, quels sont les aspects les plus importants dans la définition de la stratégie de placement du Credit Suisse ?

Nannette Hechler-Fayd’herbe : Dans le cadre de notre processus de décision, nous examinons principalement cinq facteurs afin d’évaluer les perspectives des classes d’actifs les unes par rapport aux autres.

Premièrement, les valorisations : le marché est-il sous-valorisé ou survalorisé ? Une classe d’actifs donnée est-elle plus onéreuse qu’une autre ? Nous effectuons cette évaluation à l’aide de modèles systématiques de juste valeur.

Deuxièmement, le cycle : en nous fondant sur l’analyse cyclique, nous cherchons à déterminer la direction dans laquelle les fondamentaux de telle ou telle classe d’actifs sont susceptibles d’évoluer.

Troisièmement, l’analyse technique : outre les valorisations et le cycle, nous examinons également des indicateurs techniques tels que le momentum ou la tendance du marché.

Quatrièmement, l’analyse risque/flux : dans le cadre de cette analyse, notre objectif est d’étudier si les prévisions et le positionnement du marché changent ou non. Cinquièmement enfin, l’analyse quantitative : en plus des facteurs que je viens de mentionner, nous travaillons également avec des modèles de valorisation quantitatifs qui examinent la performance relative des différentes classes d’actifs.

Vous avez bien sûr une connaissance poussée des facteurs qui ont la plus grande influence sur le processus de placement de la banque. Comment prenez-vous en compte les « inconnues connues », telles que les risques géopolitiques ou les autres risques extrêmes ?

Nannette Hechler-Fayd’herbe : La réponse est sous-entendue dans votre question : les systèmes, les modèles et les facteurs ne suffisent pas. Afin d’anticiper les « inconnues connues », nous disposons d’outils élaborés d’analyse par scénario, qui nous permettent d’étudier à l’avance les incidences potentielles de nos stratégies. Nous intégrons également aux portefeuilles des « coussins stratégiques » avec des éléments de protection, au cas où notre analyse se révèlerait erronée. L’autre moyen important qui nous permet d’évaluer le risque géopolitique de façon appropriée est notre proximité avec les marchés à travers le monde 24 heures sur 24 grâce à nos Chief Investment Officers dans les régions Asie-Pacifique, Amériques, Europe et Suisse. Mais bien évidemment, nous ne pouvons pas prédire l’avenir. C’est pourquoi il est important que nous analysions toutes les informations pertinentes de manière systématique et institutionnalisée afin de conseiller nos clients au mieux.

Michael, vous présidez la Commission de placement du Credit Suisse, l’organe responsable de l’intégralité du processus de placement de la banque. Quels sont les principaux avantages associés au processus de placement systématique ?

Michael Strobaek : Le fait de proposer à nos clients une stratégie de placement cohérente et globale leur permet d’investir plus facilement. Grâce à notre approche de placement rigoureuse, ils peuvent être certains que nous avons filtré pour eux le « bruit » des marchés financiers et n’avons pas agi sous l’emprise d’émotions telles que la peur ou la cupidité. Le processus de placement veille à offrir à tous nos clients l’accès à l’expertise internationale considérable du Credit Suisse dans le domaine de l’investissement.

Cushla Sherlock , Septembre 2014

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