Les fonds d’investissement ont dû récemment faire face à un fort mouvement de rachat selon une étude BOA Merrill Lynch

La « récente annonce d’une fin programmée du Quantitative Easing aux Etats-Unis a surpris les investisseurs », selon Philippe Delienne, Président de Convictions AM. De quoi provoquer une brusque vague de rachat sur de nombreux fonds d’investissement, notamment ceux investis sur le marché obligataire.

Le mouvement de désinvestissement observé a été massif. Ainsi, d’après une note de recherche de Bank of America Merrill Lynch, publiée fin juin, un pic de rachat hebdomadaire de 23,1 milliards de dollars a été enregistré sur les fonds obligataires (soit 0,9% de leur encours sous gestion) et de 13,1 milliards de dollars sur les fonds actions (6,4 milliards via les ETFs et 6,7 milliards sur les fonds « long only »).

D’après les chiffres communiqués par Bank of America Merrill Lynch, les fonds positionnés sur les différents compartiments du marché obligataire ont subi des dégagements significatifs - jamais connu depuis la crise de 2008 (voir graphe ci-dessous) - qu’il s’agisse de fonds de dette émergente (5,6 milliard de dollars soit 2,3% du total d’encours), Munis « Municipal bonds » (4,5 milliard de dollars), IG « Investment Grade » (4,9 milliard de dollars), HY « High Yield » (6,8 milliard de dollars) ou encore MBS « Mortgage-Backed Security » (1,3 milliard de dollars).

Les fonds actions ont également souffert, en particulier ceux spécialisés sur les marchés émergents, subissant des mouvements de rachat estimés par Bank of America Merrill Lynch, à 5.8 milliards de dollars sur une base mensuelle, soit 2,7% du montant total de leur encours. A l’exception des fonds actions américaines (3,9 milliards de sorties de capitaux enregistrées sur un mois glissé), les fonds actions investis sur les pays développés ont été très peu voire pas du tout impacté ; ceux investis sur les marchés actions européens ont enregistré 0,4 milliard de dollars de sorties de capitaux sur la période tandis que ceux positionnés sur le marché des actions japonaises ont bénéficié de flux de souscription à hauteur de 0,5 milliards de dollars.

Bref, des raisons expliquant sans doute la sous-performance relative de l’indice actions MSCI EM (« MSCI Emerging Markets ») contre l’indice actions MSCI DM (« MSCI Developed Market »), sur la période récente. D’ailleurs, Bank of America Merrill Lynch pense qu’il serait peut-être aujourd’hui opportun pour les investisseurs d’envisager de se positionner, à l’achat, sur les actions des pays émergents, comme lors du mois de février 2011.

Les investisseurs l’ont d’ailleurs peut-être compris. Pour preuve, les fonds investis sur les actions brésiliennes ont enregistré des souscriptions de près de 0,4 milliards de dollars sur les 18 dernières semaines selon la banque américaine.