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Le risque zéro domine les marchés

Le chiffre de l’inflation en mars en Allemagne devrait confirmer aujourd’hui la sortie progressive de la déflation en zone euro, comme l’avait anticipé la BCE. Une bonne statistique allemande serait immanquablement considérée comme un signe positif avant la publication de l’inflation pour l’ensemble de l’Union demain.

Il apparait évident que la stabilisation des prix du baril de pétrole a eu un impact décisif pour éviter que le Vieux-continent ne connaisse un scénario similaire à celui du Japon. A ce jour, la possibilité d’assister à une chute plus prolongée du prix du pétrole sous l’effet des évènements au Yémen, pays qui ne produit que 133 000 barils par jour, parait très faible.

Techniquement, le franchissement par le CAC 40 ce matin de la zone des 5065 points a été appréhendé comme un nouveau signal acheteur par les investisseurs en direction des 5100 points. Ce nouvel élan conforte notre objectif d’atteindre les 5600 points cette année. Depuis la correction d’octobre dernier, et sous l’effet du QE européen, la progression du CAC 40 se monte déjà à près de 30%. C’est l’une des meilleures performances, juste derrière le DAX allemand qui totalise une progression de 38%.

On voit mal ce qui pourrait causer durablement une inversion de tendance sur les indices européens. Les turbulences autour de la Grèce ne semblent plus être cause d’aversion au risque. La dégradation inattendue par Fitch de la note de la Grèce en fin de semaine dernière n’a eu strictement aucun impact visible sur les principaux marchés européens. Bien que l’accès à la liquidité soit de plus en plus difficile pour le pays, il est peu probable que le remboursement cette semaine d’un prêt de près de 450 millions d’euros au FMI provoque de réels remous, comme ce fut le cas en 2010 ou en 2012. Les investisseurs ont intégré l’idée que, même dans le pire des scénarios, c’est-à-dire dans le cas d’une sortie de la Grèce de la zone euro, les banques centrales feront tout ce qui est en leur pouvoir pour limiter l’effet de contagion et les risques de krach et de récession. C’est d’ailleurs cette perception de risque zéro qui explique à elle seule la bonne tenue des marchés financiers depuis le début de l’année.

La tendance haussière des indices devrait être confortée en fin de semaine par la publication des chiffres de l’emploi et du chômage aux Etats-Unis. Bien que des signes de ralentissement de l’activité puissent être perçus outre-Atlantique au premier trimestre, la reprise économique reste indiscutable, en grande partie sous l’effet de l’investissement public et de la politique monétaire ultra-accommodante. La perspective d’un durcissement monétaire devrait soulever peu d’inquiétudes. Tout indique que Janet Yellen tirera des enseignements de l’expérience d’Alan Greenspan qui avait remonté au début des années 90 les taux trop rapidement. Elle ne devrait pas commettre la même erreur. La fin de l’ère des taux bas n’est pas pour demain. En revanche, on peut se demander jusqu’où les indices peuvent monter sans créer de bulle spéculative généralisée.

Christopher Dembik , Mars 2015

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