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Le poids des mots

Chaque semaine qui passe balise davantage le chemin vers une remontée des taux aux États-Unis. Après les commentaires de différents gouverneurs de la Fed, ce sont les « Minutes » de l’instance qui ont un peu plus enfoncé le clou la semaine dernière.

Le compte rendu de la dernière réunion du 27 et 28 octobre a mis en évidence le renforcement d’un consensus parmi les responsables de la Réserve Fédérale en faveur d’un tour de vis monétaire. En substance, deux constats s’imposent. D’une part, le ralentissement des émergents n’a pas enrayé la dynamique économique américaine. D’autre part, celle-ci est assez robuste pour que le marché du travail tourne désormais à plein régime. Les dernières « Minutes » n’ont donc pas réservé de surprise. En revanche, c’est la réaction des marchés qui a été surprenante.

Alors que, récemment, la seule évocation d’une hausse des taux suffisait à faire tourner l’oeil des investisseurs, ces derniers ont retrouvé la voie de la raison. La perspective d’une remontée des taux (les 15 et 16 décembre prochains) n’a pas donné lieu à une effusion de larmes mercredi. Preuve que la thérapie de Janet Yellen a, au moins, permis aux marchés de reprendre goût aux fondamentaux.

Loin des ondes hawkish américaines, c’est une mélodie dovish que le patron de la Banque centrale européenne a continué de psalmodier aux marchés. Pourtant, les indicateurs publiés ont été encourageants. A l’image de l’indice ZEW qui a rebondi en novembre pour atteindre 10,4 points. Malgré tout, « super Mario » Draghi préfère voir le mauvais côté des choses et mettre en avant ses capacités à agir. Pour convaincre ceux qui ne l’étaient pas encore, il a réitéré qu’il ferait ce qui est en son pouvoir pour relancer l’inflation aussi vite que possible. Un pessimisme appuyé par Hans-Werner Sinn, le président de l’IFO qui a, de son côté, réaffirmé qu’il fallait s’attendre à une très faible croissance en Europe à moyen terme. Tout le monde semble donc s’accorder sur le scénario d’un QE2 en décembre. En attendant cette échéance, ces commentaires avaient surtout pour objectif de peser sur l’euro. Confirmant que le poids des mots est la véritable arme en matière de politique monétaire, la devise européenne a été stoppée net dans son élan de reprise.

David Ganozzi , Novembre 2015

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