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L’eau ne manque pas dans un torrent, les rochers non plus

Selon Charles Bouffier, Directeur général délégué, Responsable des gestions chez EGAMO, la régression du risque macroéconomique alimente les flux vers les actifs risqués mais les risques spécifiques subsistent : la diversification est la meilleure protection.

Ce début d’année 2015 est marqué par une reprise de l’amélioration de la conjoncture économique en zone Euro et les anticipations sont positives concernant la poursuite de son raffermissement. Les dernières prévisions de croissance du PIB communiquées par la BCE le 5 mars confirment cette tendance.

De nombreux facteurs réels contribuent déjà et/ou vont contribuer à cette amélioration. La baisse de l’Euro, le contrechoc pétrolier, des taux d’intérêt très bas, des politiques budgétaires moins restrictives favorisent un retour progressif à une croissance économique durable, le fameux "output gap" ou décalage entre la croissance de la production constatée et son potentiel, pouvant ainsi se résorber puis disparaître vers la fin de l’année 2017 (selon la BCE). Le QE qui démarre doit à la fois favoriser la distribution de crédit et la remontée de l’inflation.

Sur le front politique, les négociations sur le dossier Grec se sont soldées par un accord pragmatique quoique temporaire, donnant le temps de finaliser une solution plus durable, à partir de l’été prochain. Les conflits géopolitiques en Ukraine et au Moyen Orient, bien que non résolus, passent au second plan.

Les données réelles et les prévisions alimentent ainsi en toute logique l’optimisme des marchés financiers sur les classes d’actifs de diversification.

Le consensus de résultats en Europe évolue à la hausse pour 2015 et avec des liquidités particulièrement abondantes, les marchés d’actions en Europe semblent initier le comblement de leur retard depuis 2008 par rapport aux Etats Unis.

L’Eurostoxx Dividendes nets réinvestis affiche ainsi une progression de +15% depuis le début de l’année à fin février 2015, alors que le SP500 est à la traîne à +2,5% sur la même période.

Sur les marchés obligataires, la baisse des rendements se poursuit : près de 30% des encours de dette souveraine en zone Euro est désormais assorti de taux de rendement négatifs, entraînant par osmose les rendements de la dette corporate et financière à la baisse. La baisse généralisée des rendements ne prend pas en compte pour l’instant l’amélioration des perspectives de croissance et de remontée de l’inflation en zone Euro, ni la perspective de remontée des taux Outre Atlantique à laquelle Mme Yellen ne manque plus une occasion de préparer les esprits. L’abondance des liquidités, dont le QE va encore augmenter le volume, guide le marché, la quête de rendement l’emportant sur la question du risque.

Sous l’influence des flux, les valorisations s’apprécient sur toutes les classes d’actifs, sans discrimination au regard des risques micro-économiques (difficilement anticipables) qui pourtant demeurent et peuvent ressurgir, dans un contexte macro-économique qui incite encore à une prudence modérée.

Dans ce contexte, le gérant de mandat assurantiel doit être particulièrement vigilant. Plus que jamais, la diversification et le suivi sont la meilleure protection face à la résurgence possible des risques spécifiques et du risque de provisionnement induit, tant dans les poches obligataires de rendement que dans les poches d’actifs de dynamisation.

Charles Bouffier , Mars 2015

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