›  Opinion 

L’appréciation du dollar et des actions européennes va se poursuivre

Selon Michael Aflalo, Directeur des Gestions chez BFT Investment Managers, la Fed devrait entamer pour la première fois depuis 2006 un cycle de remontée des taux. Si la décision est attendue par le marché, le potentiel d’appréciation du dollar et des actions européennes n’est pas achevé.

La prochaine réunion de la Federal Reserve (Fed) ne devrait pas réserver de grande surprise. Janet Yellen annoncera, sauf surprise, un relèvement de 0,25% du principal taux directeur à 0,50%, premier pas d’une remontée graduelle des taux qui devrait se traduire par deux hausses supplémentaires de 0,25% en 2016 pour atteindre 1% à la fin de l’année prochaine.

Historiquement, une première hausse des taux de la Fed entraîne en valeur médiane environ 75 points de base de hausse supplémentaire dans les trois mois suivants. Ce basculement d’une politique monétaire accommodante à une politique plus restrictive ne fait donc que commencer.

Le rebond de l’économie américaine et la hausse des anticipations d’inflation justifient pleinement l’action de la Fed. A ce titre, l’évolution du prix du baril est une composante importante du taux d’inflation. Or, l’inflation se mesurant sur douze mois, celle-ci va mécaniquement augmenter l’an prochain même dans l’hypothèse d’une stabilisation des cours des hydrocarbures. Pour autant, les prix du pétrole pourraient continuer de baisser. La dernière réunion de l’OPEP n’a pas abouti à un accord. La production reste inchangée et l’arrivée prochaine de l’Iran sur les marchés mondiaux devrait même entraîner une augmentation de l’offre. Dans le même temps, la demande va rester atone alors que la Chine est confrontée au ralentissement de son économie. La hausse des cours du pétrole ne semble pas en vue.

Le relèvement des taux de la Fed devrait conduire à une nouvelle appréciation du dollar par rapport à l’euro. Si Mario Draghi a déçu les investisseurs lors de la réunion de la BCE, entraînant l’euro à la hausse au cours des derniers jours, cela ne suffira pas à enclencher un mouvement d’appréciation durable de la devise européenne au cours des prochains mois. Pourtant, le président de la BCE a annoncé une baisse du taux de dépôt et le

prolongement du plan d’achat d’actifs de septembre 2016 à mars 2017. Mais l’attente était trop forte. Mario Draghi avait préparé les esprits à des mesures d’une certaine ampleur qui, au final, n’ont pas été au rendez-vous. Par conséquent, les marchés ont encaissé la déception mais la tendance devant pousser le dollar à la hausse ne sera pas remise en cause.

Avantage aux obligations et actions européennes

La parité Euro/Dollar devrait rester dans une fourchette comprise entre 1,05-1,10 EUR/DOL au cours des prochaines semaines. Quant à la parité à 1 EUR/DOL, elle pourrait être atteinte plus tard au cours de l’année 2016. Notre allocation d’actifs nous pousse également à être Long sur le Bund (emprunt d’Etat allemand à dix ans) et Short sur les emprunts d’Etat américains. En effet, à chaque fois que la Fed a relevé ses taux depuis 1973, l’écart entre les taux américains et européens s’est creusé. Les capitaux se déplacent vers les emprunts américains, mieux rémunérés. Or, la baisse du rendement des emprunts d’Etat européens renchérit la valorisation de ces derniers.

En revanche, la décision de la Fed a déjà été intégrée dans les cours des devises émergentes qui ont beaucoup baissé par rapport au dollar. Les arbitrages entre la zone émergente et les Etats-Unis devraient être limités. En effet, près de deux tiers des flux qui avaient convergé sur les marchés émergents en sont déjà sortis.

Quant aux actions européennes, les données historiques nous renseignent qu’elles ont tendance à progresser modérément l’année qui précède le relèvement des taux par la Fed. Dès que la première hausse des taux américains intervient, leur appréciation s’accélère. En conclusion, nous pensons que la hausse des actions européennes devrait se poursuivre en 2016.

Michael Aflalo , Décembre 2015

Partager
Envoyer par courriel Email
Viadeo Viadeo

Focus

Opinion Les contrats à terme « Total Return » devraient poursuivre leur croissance compte tenu de l’engouement des investisseurs

En 2016, Eurex a lancé les contrats à terme « Total Return Futures (TRF) » en réponse à la demande croissante de produits dérivés listés en alternative aux Total return swaps. Depuis, ces TRF sont devenus des instruments utilisés par une grande variété d’acteurs à des fins (...)

© Next Finance 2006 - 2024 - Tous droits réservés