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L’Afrique, grande source d’opportunités

Selon Robeco, le continent africain a un énorme potentiel de croissance qu’il convient d’explorer. Partant de loin, il est relativement facile pour les économies africaines d’atteindre un niveau de croissance élevé et les valorisations des entreprises restent très raisonnables.

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La proportion d’actions africaines dans les portefeuilles d’investisseurs institutionnels est cependant faible. Ces derniers sont en général exposés à l’Afrique du Sud dans le cadre d’une allocation aux marchés émergents. Le volume des actions cotées dans les marchés limitrophes africains reste modeste et peu d’entre elles sont négociées en grande quantité chaque jour. Cependant, étant donné l’intérêt croissant des investisseurs pour les marchés limitrophes africains, nous envisageons une évolution progressive de ce point de vue.

Une culture actionnariale

Cette évolution se fera sous la forme de deux canaux : la mise en place de davantage de marchés boursiers et une augmentation du nombre d’entreprises publiques. L’Algérie et l’Angola, par exemple ont le projet concret de créer leurs marchés boursiers dans les 3 à 5 prochaines années. Ce sont des pays disposant de grandes entreprises et d’investisseurs locaux aisés. Nous remarquons aussi que les pays anglophones tels que le Kenya et le Nigeria, et dans une moindre mesure le Ghana et la Zambie ont déjà une certaine culture actionnariale. C’est moins le cas dans les pays ayant une histoire coloniale française, tel que le Cameroun.

L’investissement africain dispose de nombreux catalyseurs

Les entreprises africaines évoluent dans un environnement difficile en termes de productivité et de corruption. Nous considérons cependant que l’Afrique offre de nombreuses opportunités à saisir. Nous constatons déjà que le climat des affaires s’améliore puisque les gouvernements de divers pays améliorent leurs finances. Ainsi les facteurs Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance (ESG) doivent être analysés de près.

Un autre moteur est le volume important d’investissements effectués par de nombreux pays africains dans le domaine des infrastructures. Ces investissements bénéficient non seulement aux entreprises de ciment et aux banques qui les financent par exemple, mais ils réduisent aussi les problèmes de logistique en permettant la construction de davantage de ports, de routes plus adaptées et en offrant de l’électricité bon marché. Cela devrait stimuler la croissance économique ainsi que les bénéfices dans d’autres secteurs. La classe moyenne émergente dans certains pays africains se développe ce qui se traduira par une forte croissance des dépenses de consommation locale en produits de première nécessité et en bien durables.

Enfin, très peu d’investisseurs internationaux sont actifs dans de plus petits marchés tels le Botswana, le Ghana et la Zambie, où nous pensons que de nombreuses actions sont sous-évaluées. Quand les investisseurs de la zone frontalière découvriront leur potentiel, nous envisagerons d’importantes hausses des cours des actions.

Au cours des 12 dernières années, les actions étaient moins volatiles que celles d’autres régions émergentes

Cela n’est-il pas risqué ?

Les investissements en Afrique ont tendance à être perçus comme étant risqués. Bien entendu, nous ne soutenons pas que ces derniers soient sans risque. Cependant, la recherche nous montre qu’au cours des 12 dernières années, les actions africaines étaient moins volatiles que celles d’autres régions émergentes et frontalières. Cela s’explique par le fait que les différents pays sont assez indépendants les uns des autres car les facteurs locaux jouent un rôle important. En outre, les ralentissements cycliques mondiaux se font ressentir dans une moindre mesure dans certains pays africains en raison de leur forte croissance structurelle. Enfin, étant donné que les actions africaines sont faiblement corrélées aux actions dans le reste du monde, les investissements dans ce continent offrent des avantages en termes de diversification des portefeuilles.

Ebola

Bien entendu, tout article sur l’Afrique doit aborder Ebola. Cette grande tragédie humaine a déjà affecté les économies locales des trois pays les plus touchés : la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Les vols internationaux à destination ou en provenance de ces pays ont été annulés et le transport national est devenu très difficile. Nous ne détenons pas d’actions d’entreprises qui ont des expositions importantes aux économies locales de ces pays. Cependant, nous détenons des actions dans certaines compagnies minières actives dans ces derniers. La production pourrait être perturbée car certains ingénieurs étrangers préfèreront se tenir loin de ces pays dans les prochains mois. Les cours des actions de ces entreprises minières ont été mis sous pression. Elles représentent actuellement 0,5% du portefeuille. Au Nigéria, pays sur lequel notre portefeuille est fortement exposé, nous avons été agréablement surpris par l’efficacité du gouvernement à résoudre le problème. A la mi-octobre, le Nigéria est sortie de l’enfer de cette épidémie après huit patients morts et douze autres totalement rétablis. Faisant obstacle à des évènements imprévus, nous nous attendons à ce que les conséquences pour notre portefeuille restent limitées.

Cornelis Vlooswijk , Décembre 2014

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