Investissements : AllianzGI continue à privilégier les actifs risqués dans le cadre d’une approche active et sélective

Selon Allianz Global Investors, l’environnement des marchés est toujours marqué par la poursuite de la répression financière : les politiques monétaires restent très accommodantes et les taux d’intérêt, comme les rendements, demeurent très faibles.

Selon Allianz Global Investors, l’environnement des marchés est toujours marqué par la poursuite de la répression financière : les politiques monétaires restent très accommodantes et les taux d’intérêt, comme les rendements, demeurent très faibles. Andreas Utermann, co-dirigeant et Global CIO d’AllianzGI, explique : « La principale raison en est l’anémie de la croissance mondiale, résultant de la poursuite du processus de désendettement du secteur privé aux États-Unis et en Europe. Du côté des émergents, la hausse du levier devrait déclencher de nouvelles mesures d’assouplissement monétaire. »

Ainsi, les politiques monétaires restent globalement expansionnistes, même si, dans les principales économies développées, les politiques des banques centrales tendent à diverger (premières remontées de taux d’intérêt attendues aux États-Unis et au Royaume-Uni, programme de QE dans la zone euro).

« Notre scénario macro-économique se fonde sur une croissance mondiale à son potentiel pour les prochains trimestres. Le repli du cours du pétrole l’année dernière, les politiques monétaires accommodantes et un allègement des mesures d’austérité budgétaire sont autant de facteurs de soutien, » ajoute Andreas Utermann. Du côté de l’inflation, indépendamment de l’évolution du cours du pétrole qui a un impact direct sur les taux d’inflation globale, il n’y a pas, selon lui, de scénario déflationniste en perspective à moyen terme.

Privilégier les actifs risqués et la gestion active

Dans ce contexte, les investisseurs à la recherche de rendement devraient conserver leur exposition aux actifs risqués, en dépit des incertitudes liées à la probable remontée des taux de la Fed, aux niveaux de valorisation atteints sur certaines classes d’actifs, à la faiblesse de la croissance des bénéfices, à l’asséchement de la liquidité et aux tensions géopolitiques.

Selon Andreas Utermann, « ces risques devraient inciter les investisseurs à opérer avec sélectivité ». Dans leur ensemble, les actifs de la zone euro devraient structurellement bénéficier du renforcement de l’union monétaire et du programme de quantitative easing de la BCE. « Mais la correction observée en mai sur les marchés obligataires constitue clairement un signal d’alerte et semble marquer la fin de la longue période de baisse des taux », explique-t-il.

De leur côté, la dette et les devises émergentes présentent des perspectives positives pour les investisseurs de long terme orientés « value », malgré la persistance de quelques risques, dus notamment à un ralentissement de la dynamique de croissance et à une hausse attendue des taux de la Fed.

La performance des actions, quant à elle, reste soutenue par la thématique du dividende, toujours d’actualité dans ce contexte de rendement bas. Enfin, selon Andreas Utermann, certains investissements alternatifs recèlent des primes d’illiquidité qu’il peut être intéressant de capter à condition d’être sélectifs, compte tenu du risque de liquidité. « Compte tenu des incertitudes actuelles, l’essentiel est donc aujourd’hui de privilégier une gestion résolument active, en jouant à la fois sur l’allocation entre les différentes classes d’actifs, et sur les choix au sein d’une même classe d’actifs, » conclut-il.

Un environnement plus volatil et moins porteur pour la dette souveraine européenne

Selon Franck Dixmier, CIO Taux Europe, « nous assistons actuellement à une rupture de tendance sur les taux de la zone euro, avec la fin des plus bas historiques. Malgré des facteurs de soutien liés à la politique de QE de la BCE, la reprise cyclique observée en zone euro, qui s’accompagne d’une reprise modérée de l’inflation, devrait conduire à une hausse modérée des taux à moyen terme. »

La compression des spreads des pays périphériques devrait, quant à elle, se poursuivre.

Par ailleurs, le double défi de la BCE, qui devait lutter à la fois contre la fragmentation financière et la baisse des anticipations inflationnistes, est en passe d’être gagné : les taux de crédit aux entreprises ont diminué, alors que les prévisions d’inflation s’améliorent. « Sous le double effet des actions de la BCE et d’un durcissement de la règlementation bancaire, la liquidité des marchés obligataires diminue et doit donc être surveillée attentivement, tandis que la volatilité augmente », ajoute Franck Dixmier. Pour cette raison, et dans cet environnement plus volatil et moins porteur, une gestion active et flexible devrait surperformer une approche de beta pur.

Le crédit européen reste attrayant

Pour Alexandre Caminade, CIO Crédit Europe, l’environnement est plutôt favorable au marché du crédit. Les fondamentaux des émetteurs Investment Grade (IG) et High Yield (HY) européens demeurent solides. En effet, les ratios financiers-clés sont quasi stables et les taux de défaut anticipés sur le secteur du HY restent bas, à 2,2%.

Néanmoins les facteurs techniques sont moins favorables avec des émissions nettes IG (80 milliards d’euros) bien supérieures au montant total estimé pour 2015 en raison de la part très importante des émetteurs non-européens qui représentent 55% des émissions du segment, alors que les émissions HY sont peu ou prou conformes aux prévisions.

Du côté de la valorisation, on assiste à la poursuite du phénomène de décompression des spreads, qui s’est notamment matérialisé sur les émetteurs notés CCC et plus récemment sur les émissions de maturité longues davantage sensibles aux taux d’intérêt. « Dans ce contexte, les risques proviennent de l’environnement macro-économique, avec les tensions liées à l’éventualité d’une sortie de la Grèce de la zone euro, la hausse de la volatilité sur les taux, et la baisse de plus en plus marquée de la liquidité sur le marché secondaire », explique Alexandre Caminade.

Les actions européennes ont encore du potentiel de croissance, de manière sélective

Selon Catherine Garrigues, Responsable de la stratégie Conviction Actions Europe, les actions européennes bénéficient aujourd’hui de plusieurs facteurs de soutien : retour de la croissance mondiale, politique accommodante de la BCE, renforcement de la zone euro, programmes de réformes structurelles, réduction significative du risque systémique du secteur bancaire, pétrole bon marché et faiblesse de l’euro. Dans le même temps, des risques perdurent : la croissance en zone euro reste faible et ne génère pas assez d’emplois, tandis que les révisions bénéficiaires des entreprises ne s’améliorent pas suffisamment. Or, la hausse des marchés qui s’est effectuée principalement sur une expansion des multiples en 2014, doit, pour se poursuivre, pouvoir s’appuyer sur l’augmentation des résultats des entreprises. De plus, les incertitudes sur le calendrier de la Fed pèsent sur les marchés, de même que les tensions politiques.

D’un point de vue sectoriel, « nous sommes réservés sur le secteur automobile, qui risque de souffrir des surcapacités en Chine. A l’inverse, nous restons positifs sur le secteur des télécoms, qui, malgré des performances boursières impressionnantes, ne nous semble pas surévalué : le déploiement de la 4G permet de stabiliser les tarifs ou de les relever, tandis que la consolidation du secteur donne du pricing power aux acteurs », conclut Catherine Garrigues.

Next Finance , Juin 2015

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