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IT : Les thèmes de croissance d’un secteur oublié

Stuart O’Gorman, gérant du Henderson Horizon Global Technology Fund présente les thèmes qui, selon lui, devraient générer de la croissance au sein du secteur en 2010 et même au-delà...

Alors que les opportunités de croissance se font rares dans les pays développés, le secteur des technologies semble être favorablement positionné pour les années à venir.

Le sous-investissement : une caractéristique persistante du secteur IT depuis 10 ans
Alors que la plupart des entreprises ont dû réduire leurs dépenses depuis ces dernières années, la baisse des investissements dans le secteur des technologies se poursuit depuis quasiment une décennie. Les montants impressionnants engagés dans l’achat de technologies avant le nouveau millénaire ont déçu la plupart des sociétés, les technologies n’ayant pas été capables de tenir leurs promesses. Depuis, les budgets IT ont été sévèrement réduits. Lors de la formation de la bulle du crédit sur la période 2003-2007, alors que l’ensemble des investissements des sociétés étaient en pleine expansion, les dépenses IT se sont limitées au minimum.

L’exemple du cycle de renouvellement du parc informatique
Nous pensons que les faibles niveaux d’investissement ne sont pas durables et que dans un contexte d’amélioration du climat économique, les sociétés vont être dans l’obligation d’engager des dépenses dans les technologies, ne serait ce que pour remplacer leur parc informatique vieillissant. Retarder leur remplacement ne semble par être la solution, face à des dépenses grandissantes en frais de maintenance et de réparation. De plus, et parce que les structures sont obsolètes, le remplacement par du matériel technologiquement plus performant a montré à travers plusieurs exemples que l’amortissement peut se faire en moins d’un an.

Le parc d’ordinateurs pourrait être au bord d’un cycle de renouvellement majeur.
Or, la plupart des consommateurs et des sociétés sont réticents à l’idée de changer leurs matériels informatiques, probablement à cause des mauvaises performances du système d’exploitation Windows Vista. Cette réticence au changement a été aggravée par l’éclatement de la bulle du crédit. L’âge moyen du parc informatique des sociétés est de plus de 6 ans. Deutsche Bank estime que lorsque l’âge d’un ordinateur dépasse 4 ans, il est plus avantageux de le changer que de le réparer. Aussi de nombreuses entreprises choisissent de ne pas moderniser leur parc et persistent à utiliser Windows XP dont l’assistance expire en 2014. Les sociétés prennent aujourd’hui en considération le risque inhérent à l’utilisation d’un système d’exploitation obsolète dépourvu d’assistance technique. Face à cette pression grandissante, le cycle de renouvellement des ordinateurs devrait commencer au plus tard mi-2010.

Cisco a récemment profité de sa bonne exposition aux marchés émergents et de la croissance du trafic des vidéos sur Internet. Le numéro un de l’équipement réseau a montré des signes de reprise et d’accélération de son activité en affichant des résultats en forte hausse, le résultat net s’appréciant de 23% sur un an, dépassant le consensus des analystes.

Publicité : une augmentation des dépenses publicitaires sur Internet
La publicité est aujourd’hui soumise à un véritable changement culturel ; les budgets ont été considérablement épurés ces dernières années. Les services marketing doivent faire face à un dilemme simple qui perdure : comment rendre les dépenses publicitaires quantifiables et justifiables ? Alors que les publicités télévisées, dans la presse écrite ou sur panneaux d’affichage n’offrent que peu de visibilité quant à leur réel impact, les nouveaux canaux publicitaires tels que les mots-clefs Google donnent un retour sur investissement visible à un coût inférieur à celui des médias traditionnels. Les entreprises devront rémunérer Google, si un click, suite à une recherche par mots-clefs, entraîne une dépense. Cet outil permet d’ajuster quotidiennement le budget publicitaire, de changer les mots-clefs à court-terme et de conserver les meilleurs mots-clefs pour chaque cible de marché.
La concurrence sur le marché de la publicité en ligne se fait de plus en plus forte, en témoigne l’acquisition par Google, en décembre 2009, pour 750 millions de dollars d’Addmob, société spécialisée dans la publicité sur mobile. En janvier 2010, Apple s’est offert Quattro Wireless, (concurrente d’Addmob) pour 275 millions de dollars.

Le E-Commerce : perspectives et réponse à des besoins nouveaux
Les dépenses faites par les consommateurs sur Internet sont en augmentation mais représentent encore une faible part des ventes globales. Le commerce sur le net permet de bénéficier de la réduction du nombre d’intermédiaires, en résulte une baisse du prix des produits et, pas seulement des produits technologiques.
Avec la crise, les consommateurs sont plus sensibles aux prix et cherchent les bonnes affaires. Le net, et notamment à travers les comparateurs de prix, permet de choisir parmi les meilleurs tarifs et prestations. L’e-commerce n’a pas souffert du ralentissement économique ; en 2009, les ventes ont progressé de 22% en Europe, ce qui en faisait l’un des secteurs enregistrant la plus forte croissance.
Les perspectives pour 2010 sont excellentes, en témoignent les résultats du distributeur américain Amazon dont le bénéfice annuel a augmenté de 40%. Les expériences passées nous ont appris à fuir les excès d’enthousiasme que peut susciter le secteur technologique. Ceci dit, la valorisation du secteur semble être plus attractive comparée à la plupart des autres secteurs. Les sociétés en ont terminé avec les valorisations irrationnelles des dix dernières années et affichent désormais les caractéristiques des sociétés défensives traditionnelles : un management efficace avec une forte part de marché, pas ou très peu de dettes.
Globalement, les dépenses des consommateurs et des sociétés vont probablement être inégales cette année, mais les technologies semblent être un des seuls secteurs qui puisse offrir un véritable potentiel de croissance.

Stuart O’Gorman , Mars 2010

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