Gestion diversifiée : Gestion prudente de la volatilité

Le maintien d’un positionnement positif sur la duration des titres américains pourrait également servir de couverture contre le risque de liquidité, mais il faudrait penser à la réduire légèrement après un important rebond des taux.

Compte tenu de la croissance mondiale léthargique et de la volatilité accrue dans le contexte du différend commercial entre les États-Unis et la Chine, nous demeurons prudents sur les actifs à risque. Notre choix, le mois dernier, d’être long sur la duration et de rester défensif sur les actions a été bien récompensé par les marchés, qui intègrent d’ores et déjà dans leurs cours une baisse de 100 pb des taux de la Fed et de 30 pb de ceux de la BCE dans les 12 prochains mois. Nous pensons qu’il est temps d’opter pour une exposition légère au risque avec une préférence pour le crédit européen de qualité IG sans pour autant perdre de vue les opportunités que la volatilité actuelle pourrait faire émerger.

Des idées à conviction forte

Les banques centrales des marchés développés, y compris la BCE et la Fed, semblent prêtes à soutenir la croissance économique en adoptant des positions plus conciliantes. À court terme, c’est une bonne nouvelle pour les actions des marchés développés, mais nous restons sélectifs. De plus, dans un environnement macroéconomique accommodant, nous commençons à reconsidérer notre point de vue négatif sur le Schatz, étant donné qu’il n’est pas soutenu par une forte probabilité de baisse des taux. En ce qui concerne la duration, nous demeurons positifs à l’égard des ÉtatsUnis en tant que diversificateur de l’exposition au risque, en raison du ralentissement de la croissance mondiale et de l’inflation, et de la récente escalade de la guerre commerciale. Par conséquent, nous maintenons notre préférence pour les bons du Trésor américain à 5 et 10 ans par rapport aux Bunds allemands à 5 ans. Sur les marchés du crédit, nous nous attendons à ce que la chasse au rendement s’intensifie en Europe en raison des rendements négatifs de la plupart des obligations d’État en euros. Nous continuons à privilégier les BTP italiens et la dette IG en euros par rapport au HY (plus proches des actions) qui devraient bénéficier de facteurs techniques tels que les flux entrants, les TLTRO, et d’un probable QE2 de la BCE ou d’une baisse des taux. Nous restons prudents à l’égard du crédit américain, car il présente des niveaux d’endettement trop élevés par rapport à ses fondamentaux. Pour ce qui est des actions émergentes, nous restons neutres en raison de valorisations peu attractives dans l’ensemble, de la détérioration de la dynamique macroéconomique et des révisions négatives des bénéfices.

Nous continuons à privilégier la Corée, qui semble prête à rebondir, ainsi que la Chine.

Du côté de la dette émergente, nous restons optimistes vis-à-vis des émissions en devises fortes, principalement pour des considérations de portage, tout en restant prudents sur la dette en monnaie locale qui est sujette à une forte volatilité en raison de son exposition au marché des changes. De manière générale, le contexte financier semble favorable à la dette émergente (portage attractif, faibles taux américains, Fed et banques centrales des pays émergents accommodantes et inflation contenue), mais les inquiétudes concernant le commerce mondial et la croissance sont des facteurs négatifs, surtout pour la dette en monnaie locale. Sur le front des devises, nous maintenons une approche fondée sur la valeur relative, avec une préférence pour un panier de devises à potentiel de portage élevé contre le rand sud-africain et le won sud-coréen qui devraient se déprécier davantage si les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine se ravivent.

Risques et couvertures

Les tensions géopolitiques et les inquiétudes liées à la croissance mondiale continuent de dominer les marchés financiers. La faiblesse des données économiques de l’Allemagne et de la Chine fait planer des craintes de récession. L’incertitude s’est amplifiée en Europe, le Brexit et l’Italie étant les principaux points chauds.

Par conséquent, il est important de se rappeler que les fondamentaux des entreprises sont toujours menacés, étant donné que les marges bénéficiaires pourraient diminuer en cas d’affaiblissement de la croissance mondiale et d’escalade de la guerre commerciale.

Le risque de liquidité pourrait également réapparaître si les banques centrales déçoivent les attentes du marché.

Dans un tel contexte, il est possible d’atténuer les risques en adoptant une stratégie de couverture adaptée en se tournant vers l’or. Une telle couverture protégerait contre une escalade de la guerre des changes entre les États-Unis et la Chine. Le maintien d’un positionnement positif sur la duration des titres américains pourrait également servir de couverture contre le risque de liquidité, mais il faudrait penser à la réduire légèrement après un important rebond des taux.

Matteo Germano , Septembre 2019

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