Actions européennes : ignorez le bruit et préférez les fondamentaux

L’année dernière, des entreprises au profil plus risqué et un endettement plus élevé que la moyenne ont surperformé, mais Cédric de Fonclare, gérant du fonds JGF European Opportunities chez Jupiter Asset Management croit fermement au retour aux fondamentaux...

Hausse du marché

Les marchés européens ont dans l’ensemble plutôt bien performés ces 12 derniers mois, malgré une zone Euro sous pression et une baisse de la demande dans les pays émergents, eux-mêmes aux prises avec la faiblesse de leurs monnaies. Selon nous, cela est en partie dû à la perspective de la mise en place des mesures de détentes monétaires annoncées par la Banque Centrale Européenne, mais aussi à l’amélioration des chiffres économiques et de la confiance dans une reprise mondiale. Néanmoins, il existe toujours des risques, plus particulièrement liés à des problèmes structurels encore non résolus et auxquels la région fait face. Le président de la BCE ferait bien d’agir pour éviter que la zone Euro ne sombre dans la déflation plutôt que de se contenter de dire qu’il faut agir.

Les entreprises les plus faibles enregistrent les plus fortes hausses.

Durant les 12 derniers mois, ce sont les entreprises ayant les bilans le plus faibles qui ont le mieux performé. Par exemple, les valeurs financières de moins bonnes qualité et les entreprises lourdement endettées de l’Europe périphérique, alors que le genre de valeurs de bonne qualité dans lesquelles nous préférons investir a été en queue de peloton.

Le graphique ci-dessous illustre la surperformance depuis le début de l’année des entreprises très endettées du MSCI Europe (i.e. avec un ratio dettes/ EBITDA supérieur à 3) par rapport aux entreprises de meilleures qualité (que nous définissons comme les valeurs étant dans le top quartile du classement selon le rendement sur capital investi).

Graphique – Risque/stabilité

Cet effet a été tel dans le marché que sur les 12 derniers mois, les rendements des marchés en Europe ont été selon nous presque entièrement le fruit de « l’expansion des multiples », c’est-à-dire les entreprises dont les cours augmentent plus vite que leur bénéfice par action. En effet, en agrégé, il n’y a eu aucune croissance des bénéfices sur les 3 dernières années, alors que le marché a augmenté de plus de 50% .

Qui plus est, sur le long terme, il est évident que la majeure partie des rendements des investisseurs provient de la transformation de la croissance des bénéfices en dividendes . L’impact de l’augmentation des multiples est négligeable. Selon nous, cela veut surtout dire que beaucoup de l’exubérance récente pourrait être en partie juste du bruit de marché et donc éphémère, à moins que les bénéfices de ces entreprises commencent à s’améliorer significativement. Là où les bénéfices sont décevants, il faut selon nous se préparer à voir les cours baisser significativement.

Ne pas s’emballer

Quand les actions les plus risquées entraînent le marché vers le haut, il est tentant de vouloir suivre la tendance et de se laisser porter par le momentum. Dans cet environnement, nous pensons que la meilleure stratégie est de rester discipliné, d’investir à long terme et de rester concentré sur la recherche d’entreprises de bonne qualité au juste prix, plus particulièrement celles dont nous estimons qu’elles sont bien positionnées pour tirer partie de l’amélioration continue des pays occidentaux et qui peuvent se targuer d’une croissance des bénéfices forte et visible, en cohérence avec leurs cours.

Cédric de Fonclare , Juillet 2014

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