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2016 : perspective favorable pour les marchés actions européens.

Selon Fabrice Masson, Directeur de la Gestion Actions, BFT Investment Managers, après une année 2015 mouvementée, 2016 devrait rester favorable aux marchés actions, notamment en Europe. Par ailleurs, le M&A devrait être une thématique intéressante dans plusieurs secteurs comme les télécommunications, la chimie ou la santé.

2015 a certes été marquée par un certain nombre de crises (Grèce, Chine, pays émergents, baisse des prix des matières premières) mais il est intéressant de rappeler que les marchés d’actions européens ont clôturé l’exercice en territoire largement positif : +9,60% pour le Stoxx 600 (NR), +10,9% pour le CAC 40 (NR) et même +20,1% pour les valeurs « midcaps » françaises (indice CAC Mid&Small NR). Il est vrai que l’essentiel de ce mouvement a été porté par la politique ultra-accommodante de la BCE qui a attiré les flux de capitaux du monde entier vers la zone euro. Même si le soutien de la BCE devrait perdurer en 2016, il est, selon nous, difficile de considérer qu’il suffira seul à porter une nouvelle fois les marchés d’actions. Notre scénario pour l’année 2016 est une progression des marchés d’actions relativement proche de celle des bénéfices attendus en hausse de près de 6% à 7% en Europe. Nous favorisons clairement l’Europe dont le rebond des marchés boursiers affiche un certain retard.

Par rapport au dernier point haut des résultats en 2007 (avant la crise financière), le rebond des bénéfices a été de 33% aux Etats-Unis alors que l’Europe se situe toujours en retrait de 10% par rapport à ce niveau. La situation actuelle avec un euro qui s’est affaibli, une conjoncture qui s’améliore et des coûts énergétiques en forte baisse est particulièrement favorable : les marges et les résultats devraient donc en profiter.

Le début d’année a été difficile pour les actifs risqués

Les premiers jours de 2016 ont été particulièrement difficiles : la forte baisse des prix du pétrole a renforcé les craintes sur les pays émergents et sur les défauts potentiels liés au secteur pétrolier aux Etats-Unis.

En parallèle, les soubresauts du marché chinois ont ravivé les inquiétudes sur la conjoncture du pays, ce qui a engendré un certain nombre d’exagérations. Il faut voir au-delà de cette volatilité qui affecte les marchés depuis de nombreux mois maintenant : la croissance mondiale reste soutenue, l’Europe ré-accélère enfin et les rendements sur les actifs obligataires sont historiquement bas. Les marchés d’actions gardent dans ce cadre toute leur attractivité sur le moyen terme.

En revanche nos stratégies s’infléchissent toujours davantage vers la recherche de visibilité. Nos choix de secteurs et de valeurs reflètent cette tendance. Dans cette optique le poids des investissements les plus risqués (exposition aux pays émergents, fort levier opérationnel…) a tendance à diminuer au profit d’investissements affichant un profil moins risqué.

Notre stratégie

Allocation sectorielle

Dans un climat agité, nous conservons des positions relativement équilibrées. Nous continuons à nous recentrer sur la zone euro qui offre les meilleures perspectives : c’est un angle que nous développons de manière transversale au sein de chaque secteur. Trois d’entre eux sont particulièrement exposés à cette thématique : le secteur bancaire, le secteur immobilier et le secteur des télécommunications.

Dans ce dernier, après plusieurs années difficiles liées à la déflation des prix du mobile, les opérateurs bénéficient de meilleures conditions. L’environnement des prix semble se stabiliser globalement en Europe avec la croissance des volumes de données. De plus, la position des autorités réglementaires s’est quelque peu assouplie : la pression sur les prix est moins forte, ce qui est aussi positif.

Allocation géographique

Notre objectif est également de profiter de l’inflexion de la situation économique sur les zones qui bénéficient fortement de la politique de « QE  » décidée par la BCE. L’Espagne est clairement un des pays bénéficiaires mais ce n’est pas celui que nous privilégions : la forte dégradation de la situation en Amérique du Sud, zone avec laquelle l’Espagne a beaucoup d’échanges commerciaux, nous conduit à la plus grande prudence. En revanche, l’exposition sur l’Italie est maintenue car la conjoncture du pays profite d’un double impact positif : le premier lié à l’abaissement des coûts de financement, le second à la mise en place de réformes structurelles qui commencent à porter leurs fruits. Les chiffres du chômage illustrent cette amélioration avec un taux qui s’établit à 11,3% à fin novembre 2015 contre 12,4% en début d’année. La tendance est donc favorable, ce qui est positif pour la consommation.

En parallèle nous privilégions également les entreprises françaises : les réformes structurelles y sont, certes, moins avancées qu’en Italie mais l’amélioration est en cours.

L’un des segments que nous favorisons est celui des valeurs moyennes : elles sont par nature très exposées à la conjoncture européenne et sont présentes dans des secteurs qui profitent de l’inflexion de la conjoncture.

Un des secteurs qui nous paraît toujours attractif est celui des services informatiques : la dynamique de l’activité y reste forte et les marges sont en amélioration à la suite des restructurations effectuées ces dernières années. Enfin, le secteur est propice aux opérations de croissance externe.

Focus : le M&A : source de surperformance en 2016 ?

La crise financière de 2007 a brutalement mis fin au précédent cycle de fusions-acquisitions (2005-2007). Après quatre années difficiles, les opérations de rapprochement ont repris en 2012 pour atteindre leur pic cette année aux Etats-Unis. En Europe, le cycle des M&A est en retard mais plusieurs conditions sont réunies pour soutenir cette thématique : les taux d’intérêt sont bas, les entreprises disposent de liquidités et de nombreux secteurs restent encore fragmentés. Dès lors, dans un contexte de croissance économique molle, où les opportunités de croissance organique restent faibles et où la base de coûts a été très sensiblement optimisée, les sociétés sont incitées à réaliser de la croissance « externe » pour faire croître leurs bénéfices. Par ailleurs, la faiblesse de l’euro rend les sociétés cotées attractives pour les prédateurs étrangers.

Nous pensons que les secteurs des télécommunications, de la chimie ou encore de la santé devraient être soutenus par ce mouvement de concentration. Ainsi, les grands groupes pharmaceutiques génèrent d’importants cashflows leur permettant de pouvoir tirer profit de la correction boursière récente pour acquérir leurs concurrents et ainsi renforcer leur innovation.

Les opérations significatives récentes dans le secteur de la bière (ABInbev/SabMiller) et du pétrole (Shell/BG Group) montrent que cette tendance est réelle.

Fabrice Masson , Février 2016

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