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Un beau consensus haussier !

Il est courant qu’en fin d’année, stratégistes et gérants fassent des prévisions pour l’année à venir, proposant souvent « + 10% » tant l’exercice est difficile si ce n’est illusoire. Cette année le consensus est clairement haussier, ce qui évidemment inquiète toujours quelques sceptiques et/ou contrariants.

Nous avons déjà eu l’occasion de discuter le fait que période de basses-eaux économiques et de bonnes perspectives boursières peuvent cohabiter. Il est aujourd’hui assez facile de constater par ailleurs qu’il n’y a plus grand-chose à gagner sur les placements dits sans risque.
Cette situation, couplée à une forte sous-pondération généralisée de la classe d’actif « actions européennes » tant chez les particuliers que les institutionnels, tant chez les domestiques que chez les internationaux à poches profondes, sont sans doute l’argument le plus fort pour croire et justifier une telle prévision haussière.

L’argument de la sous-valorisation des actions européennes par rapport à d’autres zones, et dans une logique de retour à la moyenne par exemple, est valide mais à relativiser. En effet, plus que des actions globalement très bon marché, nous avons plutôt affaire à une bourse à deux vitesses mêlant valeurs massacrées à fort potentiel de rebond et valeurs refuges parfois sur des plus hauts. Nous ne sommes pas en Mars 2009 où il n’y avait qu’à se pencher pour ramasser les bonnes affaires.

Un autre argument valide mais plus fragile est celui d’une reprise annoncée de l’économie mondiale. C’est possible, si ce n’est probable mais nous ne sommes pas en 2003 à la veille de la plus forte croissance depuis la seconde guerre mondiale.

L’Europe n’a fait qu’entamer son effort d’adaptation à une nouvelle répartition de la richesse mondiale et va continuer à avoir du mal et à perdre du temps pour corriger ses faiblesses.

L’Amérique s’européanise et va devoir, elle aussi, réduire dépenses, déficits et dettes. Elle reste le moteur de la reprise mondiale, l’économie s’y améliore mais la croissance y sera durablement plus modérée que ce que l’on avait connu historiquement.

Restent les émergents, relais de croissance de l’économie mondiale ? C’est sans doute vrai de l’Afrique, de l’Indonésie ou peut-être encore du Brésil. Ça semble l’être plus difficilement, en tout cas pour les marchés, en Chine où hausse de l’intensité capitalistique et des coûts de production font que cette croissance profite moins aux actionnaires.

Il y a des raisons d’être optimiste, mais cela ne sera pas linéaire et peut-être plus favorable aux stocks-pickers qu’aux vendeurs d’ETF…

Marc Renaud , Janvier 2013

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