Premiers effets du QE de la BCE : pas de surprise

Selon René Defossez, Stratégiste chez Natixis, il y a visiblement des achats d’actions liés à la liquidité dégagée par le QE – l’eurostoxx 50 a atteint aujourd’hui un plus haut depuis la crise financière -, mais elle n’est pas parfaite. Néanmoins l’attrait pour les actifs risqués ne devrait pas faiblir...

Toutes les évolutions attendues avec le QE se réalisent.

Dans les marchés obligataires souverains, on observe :

  • Une poursuite de l’aplatissement par le haut de la courbe des rendements. Sur la courbe allemande, le spreads 10a-2a n’est plus que de 44pb, le spread 30a-10a de 48pb ;
  • Une poursuite de la contraction des spreads intra-UEM. Le spread BTP-bund n’est plus que de 92pb, son plus bas niveau depuis 5 ans ;
  • Une proportion croissante d’obligations souveraines présentent des rendements négatifs. Aujourd’hui, environ 34 % des obligations européennes sont dans ce cas ;
  • Des rendements réels de plus en plus négatifs. Celui du bun€i 10 ans est désormais inférieur à -1 %, des niveaux évidemment inconnus jusque-là ;
  • Une ouverture des swaps spreads. Le swap spread 10 ans atteint aujourd’hui 40pb, contre environ 27pb en début d’année ;
  • Une hausse du spread Tnote-bund, qui culmine actuellement à 193pb. Il faut remonter à la fin des années 1980 pour retrouver des niveaux analogues.
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Dans le segment inflation, pas de surprise non plus, avec une belle performance des obligations indexées, tant contre les obligations nominales que contre les obligations indexées US ou encore contre les swaps inflation. Les linkers sont en effet éligibles au PSPP, et ne sont (évidemment) pas contraints par la contrainte de rendement minimum imposée aux obligations nominales (le taux de dépôt de la BCE).

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Du côté de la devise, ce qui était attendu se produit : l’euro perd rapidement du terrain contre toutes devises, les investisseurs étrangers (à la zone euro) faisant visiblement partie des plus gros participants au QE. Ces investisseurs détiennent environ la moitié de la dette souveraine européenne. Il n’y a pas de raison que cette tendance s’arrête rapidement, à moins évidemment qu’il y ait équilibre parfait entre la vente d’obligations européennes et l’achat d’autres actifs européens, comme les actions. Il y a visiblement des achats d’actions liés à la liquidité dégagée par le QE – l’eurostoxx 50 a atteint aujourd’hui un plus haut depuis la crise financière -, mais elle n’est pas parfaite.

Mais l’attrait pour les actifs risqués ne devrait pas faiblir : ces derniers seront une des principales utilisations des liquidités dégagées par le QE.

René Defossez , Mars 2015

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