Les professionnels de l’investissement plus optimistes quant à la croissance économique mondiale en 2013

Selon l’enquête 2013 du CFA Institute sur le sentiment des marchés mondiaux, les professionnels de l’investissement à travers le monde sont plus optimistes que l’année dernière quant à la croissance économique mondiale pour l’année à venir (40 % des personnes interrogées contre 34 % l’an dernier). Cependant, les membres du CFA Institute pensent qu’il reste beaucoup à faire pour restaurer l’intégrité des marchés financiers. Ils évoquent un cruel manque de confiance dans la finance et pensent que la priorité est d’encourager une culture éthique et l’intégrité au sein des établissements financiers.
6 783 membres du CFA Institute se sont exprimés dans le cadre de cette enquête annuelle.

Cette étude internationale met en lumière plusieurs éléments clés :
 Une amélioration attendue de l’économie mondiale. Tandis que 40 % des personnes interrogées prévoient une croissance de l’économie mondiale, seules 20 % pensent qu’elle subira un recul - contre 29 % il y a un an. Les membres des pays développés sont plus optimistes (42 %) que ceux des pays en voie de développement (35 %). Les Français sont parmi les plus optimistes puisqu’ ils sont 61 % à penser que l’économie mondiale va croître en 2013.
 De l’optimisme pour les marchés économiques locaux, sauf en Europe. Près de la moitié (45 %) des professionnels de l’investissement pensent que l’économie de leur pays se développera en 2013, soit légèrement plus que les 42 % de l’an dernier. En revanche, le contraste est saisissant en Europe où seulement 28 % des personnes interrogées attendent une croissance de leur marché au cours de cette nouvelle année. En outre, les membres des pays en voie de développement sont nettement plus optimistes (56 %) que ceux des pays développées (43 %).
Seuls 5 % des Français prévoient une croissance dans leur pays en 2013, 49 % estimant que l’économie restera stable.
 Des actions toujours plus performantes que toutes les autres classes d’actifs. La moitié des personnes interrogées pensent que ce sont les actions qui engendreront le rendement global le plus élevé en 2013 par comparaison aux obligations, au cash, aux matières premières et aux métaux précieux, soit davantage que l’année précédente (41 %). Seuls 4 % prévoient une performance supérieure du cash, soit beaucoup moins qu’en 2012.
 Un comportement et une culture éthique à changer au sein des établissements financiers. Plus de la moitié des personnes interrogées (56 %) évoque un manque de culture éthique dans les établissements financiers comme étant le principal facteur du faible niveau de confiance dans le secteur. 40 % des membres citent l’amélioration de la culture éthique au sein des instances dirigeantes comme solution la plus impérieuse. 24 % estiment qu’un meilleur respect des codes et des normes éthiques serait le plus important à mettre en oeuvre.
 Une meilleure application plutôt que de nouvelles lois. 26 % des sondés jugent qu’il est plus important de renforcer l’application des lois déjà existantes que de créer de nouveaux cadres réglementaires pour restaurer la confiance sur les marchés en 2013.
 La vente abusive de produits financiers comme première préoccupation éthique au niveau local. Pour 29 % des membres (soit beaucoup plus que les 13 % de l’an dernier) et pour 40 % des sondés français, la vente abusive (qui consiste à inciter l’achat de produits inadaptés pour obtenir une commission ou à ne pas fournir les conseils adaptés aux besoins du client) sera la question éthique la plus importante à régler dans l’année à venir.
 Les risques majeurs pour la croissance économique. D’après les personnes interrogées, la crise de la dette souveraine en Europe (37 %) et les conditions économiques fragiles (31 %) sont les deux plus gros risques pour l’économie mondiale. En France, la première préoccupation est la faiblesse de l’économie (44 %) et ensuite la crise de la dette souveraine (37 %).
 Les États-Unis considérés comme la meilleure opportunité d’investissement. Lorsqu’on leur demande de citer les trois premiers marchés d’actions qui fourniront les meilleures opportunités d’investissement en 2013, les sondés choisissent les États-Unis (32 %), la Chine (17 %) et le Brésil (10 %).
 Une perspective maussade quant à la crise de la dette souveraine en Europe. 76 % des personnes interrogées pensent que la crise de la dette souveraine en Europe va s’aggraver ou ne connaîtra aucune évolution. 37 % estiment par ailleurs que la crise de la dette souveraine en Europe constitue une menace inquiétante pour l’économie mondiale. En revanche, 43% des sondés français estiment que la crise des dettes souveraines en Europe va s’atténuer. Dans le même temps, 50 % d’entre eux estiment que la résolution cette crise aurait l’impact le plus positif sur les marchés.
 Des perspectives d’emploi stables pour les professionnels de l’investissement. 49 % des membres interrogés pensent que les opportunités d’emploi resteront les mêmes pour les professionnels de l’investissement dans l’année à venir, soit un chiffre comparable à celui de l’an dernier. Seuls 17 % considèrent que ces opportunités augmenteront et 33 % pensent qu’elles diminueront. En France en revanche, 70 % des interrogés pensent que les opportunités de carrières seront moins nombreuses en 2013 et seuls 14 % estiment qu’elles seront plus importantes.

Kurt Schacht, CFA, directeur général de l’intégrité des normes et des marchés financiers au CFA Institute, explique : « on constate une montée d’optimisme quant à la croissance économique mondiale, que ce soit chez les investisseurs ou dans le secteur de la finance en général, malgré des problèmes persistants comme la crise de la dette souveraine en Europe et les inquiétudes récurrentes concernant la vente abusive. Les professionnels de la finance s’expriment désormais davantage sur les comportements qui ont entraîné la crise financière mondiale, et les personnes interrogées insistent sur la nécessité d’une culture éthique plus forte dans les établissements financiers. Pour construire un secteur plus digne de confiance, nos membres sont convaincus que le changement doit s’opérer en premier lieu au niveau des instances dirigeantes. Cela permettrait de développer une culture dans laquelle la pratique éthique est tout aussi importante que la performance de l’investissement ».

L’étude annuelle du CFA Institute sur le sentiment des marchés mondiaux a pour objectif de recueillir les opinions des membres du CFA Institute pour rassembler des données sur les questions clés relatives aux marchés et à l’économie dans l’année à venir. Cette étude réalisée en ligne s’est déroulée du 30 octobre au 13 novembre.