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Les craintes de déflation se dissipent, sauf pour la Grèce

Selon Ecofi Investissements, la croissance américaine est ressortie très en-deçà des attentes au premier trimestre, pénalisée par les rudesses du climat et le dollar fort. Cette pause devrait être compensée par le rebond de l’activité au sein de la zone Euro. La croissance mondiale devrait poursuivre son rebond.

Annoncée par les indicateurs avancés, l’activité s’est accélérée dans la zone Euro, même si les comptes nationaux ne sont pas encore disponibles (19 mai). Plusieurs facteurs très porteurs sont à l’oeuvre :

  • le plongeon de l’euro, qui a apporté une bouffée d’oxygène aux exportations et soutenu la production industrielle ;
  • la forte baisse du pétrole a dopé la consommation des ménages, qui ont vu les prix redevenir positifs en avril après quatre mois de recul. Le pouvoir d’achat des ménages s’est ainsi amélioré, comme l’illustre le cas de la France où la consommation est ressortie en hausse de 1,6% au premier trimestre, la meilleure performancetrimestrielle depuis plus de 10 ans !

Consciente du danger que représente une reprise économique basée en grande partie sur des éléments volatils et exogènes, la BCE s’applique à faire repartir l’investissement en préemptant les emprunts souverains de bonne qualité dont les rendements sont devenus négatifs pour certains pays. Depuis le début de ces actions musclées, nous pouvons observer une amélioration du concours des banques au secteur réel sans que cela ne soit suffisant -pour le moment - pour ramener le rythme de progression de l’activité au niveau observé avant la crise. Ainsi, nous avons légèrement relevé notre prévision pour 2015 à 1,3%, un niveau insuffisant pour débloquer les problèmes de surendettement et de sous-emploi.

La Grèce doit quant à elle faire face à un rythme impressionnant de remboursements d’ici l’été qui sont de nature à soustraire le pays de ses engagements vis-à-vis de ses créanciers si elle ne trouve pas d’accord avec eux. Pour ne plus revivre ces épisodes de crises à répétition, cet accord devra porter sur trois niveaux. Les autorités grecques devront tout d’abord gagner la bataille de la crédibilité, notamment au niveau des pistes de réformes demandées par le « Club de Bruxelles », le successeur de la Troïka. Les créanciers, notamment la BCE, et dans une certaine mesure l’Allemagne, devront également s’engager à assurer la liquidité à court terme du pays. Cela laissera enfin le temps aux Grecs de s’attaquer au chantier de la solvabilité, avec notamment l’amplification des efforts pour augmenter le solde primaire, devenu positif en 2014.

Aux États-Unis, l’enseignement principal sur la scène des changes après la publication du PIB au premier trimestre est que la bienveillance de la Fed quant à l’appréciation généralisée du dollar est en voie de s’achever. En effet, la rudesse du climat et la durée de la grève qui a pénalisée les livraisons faisaient anticiper une mauvaise performance du PIB, mais pas aussi basse : +0,2% en rythme annualisé contre une moyenne de 4% au cours des trois trimestres précédents. Même si nous pensons que ce trou d’air est temporaire, la vigueur du dollar contre toutes les monnaies risque d’handicaper longtemps l’économie américaine.

ECOFI INVESTISSEMENTS , Mai 2015

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