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« Crise de la dette : le cas espagnol valide ‘la théorie des dominos’ »

Les bourses européennes restent sous pression. Le plan de soutien européen proposé le week-end dernier à l’Espagne pour assainir la liquidité de son système bancaire, n’occulte pas la réalité des difficultés...

Ce nouvel acte offre une bouffée d’oxygène aux banques espagnoles, écartant le risque d’une crise financière systémique. Mais il symbolise aussi le scénario tant redouté depuis près de deux ans par tout l’écosystème financier : la théorie des « dominos » est bel et bien en œuvre dans la crise de la dette européenne. Après l’Irlande, la Grèce ou le Portugal, c’est désormais au tour de l’Espagne, quatrième économie de la zone euro, d’accepter le soutien financier des institutions internationales (UE / BCE / FMI) pour refinancer son secteur financier et in fine, assurer la solvabilité de l’Etat.

Concrètement, le prêt accordé par les pays de la zone euro serait fixé à 3 % et pourrait atteindre 100 milliards. Il serait versé par le MES et/ou le FESF au fonds public espagnol d’aide au secteur bancaire (Frob), lequel le redistribuera aux banques ibériques dont les bilans sont les plus en dégradés. Revers de la médaille, ce soutien financier d’urgence augmentera à terme le poids la dette espagnole, dont le coût est actuellement difficilement supportable. En effet, le taux d’emprunt espagnol à dix ans a flambé ces derniers jours à 7%, un niveau inédit depuis 1997.

La suite logique d’un tel effet de contagion, pourrait être la flambée des prochains « dominos » : les dettes italienne et française. L’Italie renoue avec la hausse tangible de son coût de financement, désormais à 6.21 % (taux à dix ans), en dépit des mesures d’austérité budgétaires et des réformes structurelles qui rassuraient les investisseurs en début d’année. La dette du pays a atteint un niveau record à 1.95 milliards d’euros en avril, soit plus de 120% du PIB.

Dans ce contexte, les indices européens soufflent le chaud et le froid, sans capituler pour autant. Le Cac 40 tente tant bien que mal de s’arrimer autour d’une ligne de flottaison à 3.000 points. La volatilité demeure élevée et l’aversion au risque des investisseurs prédominante. Ces derniers vont rester prudemment sur leur position, attendant le résultat des législatives grecques, seule véritable réponse sur le maintien du pays dans la zone euro.

Next Finance , Juin 2012

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