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Opinion
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Les sondages l’annonçaient depuis des semaines. Sans surprise, François Hollande a été désigné pour accomplir une lourde tâche : remettre la France sur le chemin de la croissance et, surtout, de la saine gestion des finances publiques. C’est en tous les cas sur ce terrain que les marchés financiers jugeront le nouveau "président de tous les Français".
La rumeur était insistante, cette victoire socialiste devait déchaîner les foudres de la "finance sans visage", il semblerait pourtant que la finance ne soit pas si "folle", selon les propres termes de François Hollande.
Après avoir ouvert en baisse de 1,57%, le CAC40 s’est retourné et est reparti dans le vert en ce début d’après-midi. Cette réaction de l’indice parisien est d’ailleurs plus liée à l’environnement international qu’aux résultats de notre élection présidentielle. Alors, quelle est l’influence de Hollande sur la bourse de Paris ? Notons que depuis la mi-mars le CAC a chuté de 15%. S’il y a une conséquence dans les cours, elle était anticipée, et elle est là.
Les marchés ne se focalisent pas sur la France ce lundi 7 mai, mais sur la Grèce, où des élections législatives se tenaient hier. Les deux partis pro-austérité ont été mis en minorité, ce qui vient fortement compromettre les conditions du plan d’aide. Les marchés ne s’y trompent pas puisque la bourse d’Athènes dégringole de plus de 7% ce lundi 7 mai au matin.
Sur la dette française, pas d’attaque, même si le taux français à 10 ans s’est légèrement tendu ce matin, tout en s’écartant de quelques points de la référence : le bund allemand. En clair, la situation s’est dégradée mais pas de manière dramatique.
La renaissance du contrat à terme sur l’OAT (Obligation Assimilable du Trésor), qui a tant fait parler lors de la campagne, n’a pas les conséquences désastreuses que la plupart des candidats craignaient. Rappelons d’ailleurs que si ce type de contrat avait disparu c’est avant tout car la zone euro était à l’origine synonyme de convergence des pays autour de la monnaie unique et d’une banque centrale commune...
Le secteur financier, le "véritable adversaire" de Monsieur Hollande, va attendre avec grand intérêt les premières décisions le concernant. Selon les 60 propositions pour l’élection présidentielle du candidat Hollande, sont prévues au programme : la scission au sein des banques des activités de banque de détail (distribution de crédits) et de banque d’investissement ainsi que l’augmentation de l’imposition des bénéfices de 15%. Ces deux mesures viendraient amputer de manière significative l’organisation de nos banques ainsi que leur compétitivité.
Les marchés n’ont pas de parti -politique- pris, ils votent pour la hausse du PIB. Malheureusement, la campagne, focalisée sur des thématiques franco-françaises, nous a trop peu donné l’occasion d’aborder avec précision les vrais sujets économiques. Quid de l’entente franco-allemande, du pacte de croissance, de la situation explosive en Grèce ? L’influence des événements internationaux n’a jamais été aussi grande sur notre économie, notre Président ne pourra pas échapper à cette réalité. Saura-t-il tenir toutes ses promesses ? La croissance sur laquelle s’appuie son programme sera-t-elle au rendez-vous ?
Lors de son premier discours présidentiel, dimanche 6 mai au soir à Tulle, François Hollande a annoncé qu’il souhaitait être jugé sur deux axes : la justice et la jeunesse. Les marchés le jugeront sur la croissance et la gestion budgétaire.
Bonne chance Monsieur Hollande.
Pierre-Antoine Dusoulier , Mai 2012
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