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Réserve Fédérale : La Belle indifférente

Depuis deux ans, les marchés actions ont largement bénéficié des faveurs de la Réserve fédérale. Une baisse de moral, un inconfort économique, l’institution venait à la rescousse. Naturellement, les investisseurs, ébranlés par la guerre en Ukraine, attendent avec espoir la réunion de demain. Hélas…

« Le temps aux plus belles choses se plaît à faire affront »
La Fed n’a, semble-t-il, d’yeux que pour l’inflation.

A ce stade, le choc au niveau des prix de l’énergie et de l’alimentation n’apparaît en effet pas assez important pour porter un coup significatif aux perspectives de croissance. Et n’oublions pas que la Réserve fédérale avait pour prévision une croissance de 4% en 2022. L’économie devrait continuer de croître au-dessus de sa tendance et le marché du travail à se resserrer.

Et la hausse des prix des matières premières ajoutera environ 2% à l’inflation. Il existe donc désormais un risque réel que l’accumulation de chocs de court terme puisse mener à une hausse des anticipations d’inflation. Le chiffre de février a d’ailleurs montré une généralisation supplémentaire des hausses de prix. Quant aux pressions salariales, elles ne se réduisent pas et l’indicateur des salaires d’Atlanta de février est à cet égard préoccupant. Enfin, les prévisions d’inflation des investisseurs ont considérablement augmenté la semaine dernière, même à des horizons de moyen terme.

Enfin, la pression politique est forte. Jérôme Powell a reçu la bénédiction du président Joe Biden, des parlementaires des deux bords et de nombreux collègues de la Fed pour un nouveau cycle de resserrement. Les ménages de leur côté semblent de plus en plus préoccupés par un choc de prix du style de celui de 1970. Le président de la Fed de Saint-Louis, James Bullard, a d’ailleurs appelé à un « retrait rapide de la politique monétaire ». Le gouverneur Christopher Waller a quant à lui déclaré qu’il souhaitait un resserrement d’au moins 100 points de base d’ici le milieu de l’année. Et la gouverneure Michelle Bowman se dit prête à prendre des « mesures énergiques » pour ramener l’inflation à son objectif.

La Fed ne devrait néanmoins relever son taux d’intérêt que de 0,25% lors de cette réunion. La, communication est en place et il n’y a aucune raison de paniquer le marché, déjà très volatil, comme le président de la Fed l’a indiqué la semaine dernière. En revanche, les gouverneurs pourraient anticiper des hausses de taux plus sévères, notamment en 2023. Enfin, des commentaires plus énergiques sur la réduction du bilan semblent largement possibles.

Frédéric Rollin , Mars 2022

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