Pays frontières : la prochaine vague de pays émergents

Si l’on considère les prévisions de croissance du PIB comme un indicateur des revenus futurs, le groupe hétérogène des marchés frontières, la prochaine vague de marchés émergents, pourrait dépasser les marchés développés...

Les actions des marchés émergents sont souvent décrites comme une classe d’actifs distincte en raison de leur faible corrélation avec d’autres actions. Cependant, cette corrélation est en augmentation et certaines économies émergentes finiront par devenir des économies développées. Les investisseurs recherchent donc de plus en plus la prochaine génération de marchés émergents, couramment qualifiés de marchés frontières. La corrélation de ces derniers avec le monde développé demeure très faible, ce qui leur confère une bonne qualité de diversification. Alors que les marchés frontières présentent une grande hétérogénéité en termes économiques, ils partagent tous une caractéristique commune : leurs marchés des capitaux ne sont pas complètement développés, demeurant très petits et illiquides.

Des pays frontières répartis dans le monde entier

L’indice MSCI Frontier Markets se compose actuellement de 25 indices de pays. Le Credit Suisse divise les pays hétérogènes en trois groupes : 1) les Etats du Golfe à haut revenu : Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, EAU, 2) l’Asie et l’Afrique subsaharienne à croissance rapide : Kenya, Ile Maurice, Nigeria, Bangladesh, Kazakhstan, Pakistan, Sri Lanka, Viêtnam, et 3) les autres marchés frontières : Argentine, Bulgarie, Croatie, Estonie, Jordanie, Liban, Lituanie, Roumanie, Serbie, Slovénie, Tunisie et Ukraine.

Prépondérance des Etats du Golfe et des services financiers

Les stades de développement individuels des marchés des capitaux sont très hétérogènes. D’un côté, le Koweït et le Qatar représentent 43% de l’indice. D’un autre côté, certains indices de pays ne sont constitués que de deux sociétés. En conséquence, l’investissement dans l’ensemble de l’indice revient à une forte pondération des Etats du Golfe, alors que la performance d’indices de pays spécifiques peut être fortement influencée par les fondamentaux de sociétés isolées. D’un point de vue sectoriel, les services financiers représentent 53% de l’indice, fournissant des opportunités de croissance interne à long terme.

Récente perte d’attrait des marchés frontières

Après avoir plus ou moins suivi les marchés émergents entre 2003 et 2008, l’indice MSCI Frontier Markets a sous-performé lors de la reprise. Ce phénomène était principalement dû à ses caractéristiques de faible bêta et de faible liquidité. Néanmoins, il n’a enregistré aucune surperformance lors du ralentissement ultérieur. L’année dernière, les principaux marchés restés à la traîne ont été les pays frontières européens, tels que la Bulgarie, la Serbie et l’Ukraine, en raison des problèmes rencontrés dans la zone euro, et l’Argentine, après la vente massive consécutive à l’expropriation d’YPF, tous ayant enregistré des pertes d’environ 60%.

Croissance prometteuse

Si l’on considère les prévisions de croissance du PIB comme un indicateur des revenus futurs, les marchés frontières devraient largement dépasser les marchés développés et se maintenir au niveau des marchés émergents. Leurs fondamentaux macro-économiques, plus avantageux, les placent devant les marchés émergents. Par ailleurs, des données démographiques plus prometteuses, une dette publique inférieure et un cycle de crédit moins avancé les maintiennent dans une position favorable pour enregistrer une surperformance à long terme.

Il convient néanmoins de prendre en considération l’hétérogénéité qui existe entre les pays frontières. Le Credit Suisse les classe donc selon une approche scorecard qui tient compte de quatre facteurs : données macro-économiques, dynamisme, évaluation et risque. Outre les Etats du Golfe à haut revenu, le Kazakhstan, l’Ile Maurice et le Viêtnam sont particulièrement performants.

Dominik Garcia , Michael Jin Wiederkehr , Pascal Rohner , Juin 2012

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