https://www.next-finance.net/fr | |
Stratégie
|
Les divergences sur les marchés obligataires, les marchés émergents, l’effet Trump ou encore la fin probable d’un marché obligataire haussier sans précédent, figurent parmi les 5 thèmes qui vont influencer les marchés financiers selon Alain Zeitouni, responsable de la gestion Multi-actifs chez Russell Investments…
1. L’effet Trump
Les anticipations relatives aux politiques de la nouvelle administration Trump ont ravivé l’appétit des investisseurs pour le risque. Les marchés d’actions ont rebondi et les rendements obligataires ont progressé. Aux États-Unis, les valorisations sont tendues, le marché est surévalué, et le mouvement de dégagement sur le marché obligataire n’était pas réellement justifié. Un repli pourrait donc être une bonne occasion d’accroître l’exposition au risque des portefeuilles.
Les statistiques économiques, tant aux États-Unis qu’ailleurs dans le monde, se sont récemment améliorées, rajoutant ainsi à l’optimisme sur les marchés d’actions. Toutefois, plusieurs défis subsistent aux États-Unis, tels que la vigueur des marges bénéficiaires, la hausse des coûts du travail et la perspective d’un relèvement potentiel des taux par la Fed au moins deux fois cette année. À mesure que la situation économique s’améliore, les prévisions du consensus concernant les bénéfices des entreprises américaines en 2017 deviennent plus optimistes.
Les marchés pourraient toutefois déchanter si les marges de profit sont rognées par les pressions exercées sur les coûts. En revanche, les propositions de réductions d’impôt et de relance budgétaire de Trump pourraient bien leur être profitables.
Encore faut-il que le nouvel occupant de la Maison-Blanche puisse passer de la parole aux actes en trouvant comment financer les allègements fiscaux, sans compter la menace d’une guerre commerciale avec la Chine, qui placerait les marchés sur le qui-vive.
2. Divergences sur les marchés obligataires
Les divergences politiques demeurent un thème dominant sur les marchés obligataires. La Banque du Japon a promis de maintenir le rendement des emprunts d’État proche de zéro, la Banque d’Angleterre maintient le statu quo face aux incertitudes du Brexit et la Banque centrale européenne poursuit son programme d’assouplissement quantitatif.
Après la forte hausse des rendements sur les marchés de taux aux États-Unis, la plupart de nos indicateurs font état d’une sous-évaluation.
En d’autres termes, les rendements pourraient décliner si les nouvelles s’avèrent décevantes au chapitre de la croissance ou si les mesures protectionnistes du président Trump déclenchent une phase d’aversion au risque sur les marchés.
Cependant, l’économie américaine se heurte à des contraintes de capacité et les pressions inflationnistes s’intensifient peu à peu. La juste valeur du rendement du Bon du Trésor à dix ans se situe, selon nos estimations, entre 2,5 et 3 %. Quant aux rendements des emprunts d’État à long terme, ils s’inscrivent dans une tendance haussière à moyen terme.
3. Marchés émergents : une vision nuancée malgré des valorisations attrayantes
Les marchés émergents ont démarré l’année en flèche, l’administration Trump s’efforçant de faire baisser la valeur du dollar et les principales économies émergentes voyant leurs chiffres s’améliorer, contre toute attente. Nous conservons un point de vue nuancé, malgré les valorisations attrayantes.
Au niveau des entreprises, les indicateurs sont positifs grâce à l’amélioration des bénéfices et des échanges commerciaux La Chine est parvenue à stabiliser en partie son économie (bien que les fuites de capitaux se poursuivent). Cependant, les signaux macro-économiques sont moins favorables et font planer la menace d’un désendettement si la Fed resserre les conditions financières.
Une nouvelle flambée du billet vert pourrait exposer les marchés émergents à un risque de crise des liquidités. Par ailleurs, on peut s’attendre à ce que le gouvernement Trump prône une ligne dure en matière de protectionnisme.
Notre approche, pour cette classe d’actifs comme pour bien d’autres, consiste donc à demeurer patients et à attendre qu’un repli des niveaux actuels nous offre l’occasion d’accroître notre exposition à ces marchés.
4 . Un positionnement légèrement plus défensif qui s’est révélé bénéfique dans le contexte macroéconomique turbulent de 2016
Nous avons adopté un positionnement légèrement plus défensif tout au long de l’année 2016. Le segment défensif se compose essentiellement du crédit, classe d’actifs à laquelle nous sommes le plus exposés. Cette stratégie reflète notre volonté de participer aux phases de regain d’appétit pour le risque, grâce à notre exposition au crédit et aux options intégrées à nos obligations convertibles, qui nous permettent de prendre part à la hausse tout en conservant la protection relative que procure une allocation basée sur les obligations.
En outre, nous continuons de nous protéger contre un repli potentiel du marché des actions grâce à des stratégies fondées sur les instruments dérivés.
5. Fin probable d’un marché obligataire haussier sans précédent
Les performances observées du fait de la tendance haussière qu’a connu le marché obligataire ces trente dernières années devraient, selon toute probabilité, prendre fin. Les rendements se sont inscrits en territoire négatif et avec la hausse attendue des taux, il est peu probable qu’une simple exposition à la duration permette de générer des rendements positifs. Il ne s’agit pas d’un retournement de tendance, mais seulement de la fin probable d’une phase de croissance observée depuis une trentaine d’années.
Une gestion dynamique des allocations obligataires sera nécessaire à l’avenir. Les bienfaits d’une diversification au sein de la catégorie des obligations d’État exclusivement, comme cela a été la norme historiquement, devraient, selon nous, s’estomper.
Il nous faudra repenser la notion de diversification en y intégrant un vaste panel de stratégies, un positionnement sectoriel plus large et des techniques d’investissement innovantes.
Alain Zeitouni , Février 2017
Une critique courante des modèles factoriels repose sur le fait qu’ils ne "répliquent que le bêta" - pas l’alpha pur que recherchent les allocataires. Cette critique est antérieure à l’appréciation des rotations factorielles. L’analyse d’Andrew Beer, dirigeant et co-fondateur de (...)
Fil d'actualité | |
Emplois & Stages | |
Formations |