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Bourse : il existe encore des « anomalies » de marché aux États-Unis

Après cinq années d’un rallye qui a atténué les stigmates de la crise financière, les actions américaines surfent sur des niveaux de cours jamais atteints. Ce constat peut-il détourner les investisseurs de Wall Street, où le potentiel global de valorisation des actifs semble désormais plus limité ?

Quelques thèmes d’investissement spécifiques nous prouvent que la cote américaine propose encore des opportunités d’investissement…

Considérés dans leur globalité, les marchés américains sont déjà bien valorisés. Le niveau de valorisation moyen de l’indice S&P 500 pris dans son ensemble est proche de 20 fois les résultats quand celui du Stoxx 600 avoisine plus modestement 14. Soutenus par une croissance économique redevenue très robuste et des indicateurs structurels en voie d’amélioration, les indices boursiers américains ont engrangé des plus-values moyennes de 20% à 30%, rien que sur les douze derniers mois.

Après un tel rythme de progression, la tâche des investisseurs souhaitant se positionner sur les actions U.S. est probablement un peu plus ardue qu’il y a quelques mois. Non seulement parce que le mouvement haussier ne pourra plus être « unanime » : le cycle de relèvement des P/E a profité indistinctement à bon nombre de valeurs américaines. Désormais, ces dernières ne pourront plus compter autant sur ce levier-là pour progresser en bourse. Mais aussi parce que le calendrier du resserrement monétaire piloté par la Réserve Fédérale s’est précisé. Il faudra observer comment les marchés actions vont réagir à la fin de l’expansionnisme monétaire, un fidèle moteur haussier jusqu’ici alimenté par les achats d’actifs de la banque centrale. Voici pour la photographie d’ensemble.

À plus fine échelle, la situation est plus nuancée. On constate qu’il existe quelques catégories de valeurs qui accusent encore un vrai retard dans leur processus de rattrapage boursier. À la différence de la majorité de la cote américaine, ces authentiques cas d’investissement « value » sont restés à l’écart du rebond boursier des dernières années. Plutôt injustement, au regard de leurs perspectives fondamentales.

Trois thèmes d’investissement se révèlent être particulièrement attrayants. Le premier d’entre eux est celui des « terres rares », dont les sous-sols regorgent de ressources précieuses ou de matériaux prisés pour leurs propriétés spécifiques par les fabricants industriels.

Le titreMolycorp Minerals en est un très bel exemple. Cette entreprise minière américaine est propriétaire du site de Mountain Pass en Californie, l’un des terrains les plus prolifiques au monde : Molycorp y extrait près d’une vingtaine d’éléments, métaux et oxydes très recherchés (Scandium, Gadolinium, Holmium…), utilisés comme composants dans la fabrication de nombreux appareils numériques, de batteries, d’instruments d’optique ou encore comme additif pour le raffinage du pétrole. Chahuté en bourse, notamment en raison de la volatilité dont fait preuve l’ensemble du secteur minier, le titre Molycorp fait quasiment figure de « penny stock » aujourd’hui. Pourtant le positionnement assez exclusif du groupe sur l’exploitation de ces ressources rares, qui permet d’alimenter une grande variété d’industries toujours plus gourmandes en nouveaux matériaux accompagnant l’innovation, pourrait assurer au titre un fort rebond boursier dans les prochaines années.

Deux autres thèmes prometteurs sont ceux des « infrastructures » et de « l’acier ». De nature cyclique, les projets d’équipement sont en train de se multiplier aux Etats-Unis à mesure que l’économie retrouve son dynamisme.

Le redémarrage de la consommation des agents économiques s’accompagne de besoins infrastructurels, auxquels les agences fédérales et les entreprises privées doivent répondre. Cette impulsion ne se reflète pas encore dans le cours de bourse de titres comme General Electric (dont les départements GE EnergyInfrastructure et GE Technology Infrastructure sont entièrement consacrés au développement infrastructurel), encore bien en deçà des niveaux de 2007.

Le secteur de l’aciérie est en proie à d’autres difficultés et l’industrie est jugée peu compétitive. Reste que les effets du niveau plus élevé de la croissance américaine en particulier, et mondiale en général, commencent à se faire sentir sur l’équation entre l’offre de la demande d’acier. Certains acteurs sont idéalement situés pour profiter de cette reprise. Les groupes AK Steel et US Steel sont par exemple de grands pourvoyeurs d’acier pour le secteur automobile. Un atout au moment où le marché automobile américain fait preuve d’un grand dynamisme, avec des consommateurs désormais dans de meilleures dispositions pour renouveler le parc automobile. Oui, certaines actions américaines sont encore bonnes à acheter…

Hugues Le Maire , Avril 2014

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