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Opinion
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La solvabilité de la France reste très bonne et atteint presque le même niveau que l’Allemagne. Pour conserver son niveau de solvabilité, le pays doit toutefois mener une série de réformes de politique sociale.
Telle est la conclusion obtenue grâce au nouveau système de notation indépendante des États développé par la fondation Bertelsmann et un prestigieux panel d’experts allemands et présenté à Berlin.
Outre les indicateurs macroéconomiques traditionnels, des indicateurs prévisionnels développés en collaboration avec des spécialistes internationaux de la notation ont été intégrés dans l’analyse. Il s’agit par exemple de la gestion de la crise par les États, de l’investissement dans les énergies de demain et de leur exploitation, ou de la mise en oeuvre des réformes structurelles nécessaires. Pour cette agence de notation internationale à but non lucratif (International Non-Profit Credit Rating Agency - INCRA), la solvabilité de cinq États à été mesurée à titre d’exemple avec les nouveaux indicateurs, dans le cadre d’une étude de faisabilité. Les États en question étaient l’Italie, l’Allemagne, le Brésil, le Japon et la France.
Pour la France, la note obtenue à l’aide de ce système est la même que celle attribuée par les principales agences de notation. Sur une échelle de 0 à 10, la France obtient 7,9, ce qui correspond à la note AA+ décernée par les agences de notation commerciales, note que l’agence Standard & Poor’s avait d’ailleurs attribuée au pays.
(la France est actuellement notée Aa1 par Moody’s et AAA par Fitch).
L’expertise souligne cependant un risque d’insolvabilité élevé pour la France.
Ainsi, la dette publique est passée de 66 % du PIB en 2005 à 91 % aujourd’hui. Non
seulement elle est plus élevée que dans certains pays comparables, mais elle devrait
continuer à croître dans un avenir proche, quoique plus lentement. Par ailleurs, le
passif éventuel contracté par la France dans le cadre de la sécurisation de la zone
euro est très important. Étant donné que l’économie française tourne au ralenti,
l’assainissement des finances publiques sera également une tâche difficile. Qui plus
est, la rigidité du marché du travail est un frein à l’embauche. Le gouvernement
français obtient une bonne note pour sa gestion de la crise. Face à la crise, la classe
politique française s’est montrée capable de prendre les choses en main rapidement.
Pour cette notation indépendante, l’Allemagne, le Brésil, l’Italie et le Japon ont également été étudiés.
L’Allemagne obtient le meilleur résultat avec une note de solvabilité de 8,1. Cela correspond à l’une des notes maximales décernées par les agences de notation traditionnelles (AAA avec perspective négative).
Au sein de la zone euro, l’Allemagne est donc le pays qui a le mieux géré la crise jusqu’ici. Cependant, des risques ont été identifiés dans différents domaines. Il s’agit notamment du passif éventuel de l’Allemagne dû à son engagement à hauteur de 310 milliards d’euros dans les pays européens en difficulté, et du niveau de sa dette publique qui devrait dépasser les 80 % de son PIB dans les prochaines années. En outre, l’étude souligne le besoin urgent de réformes en Allemagne mais aussi en France, pour faire face au vieillissement de la population.
La France obtient la deuxième meilleure note de solvabilité après l’Allemagne avec un 7,9 (ou AA+), suivie par l’Italie avec un 7,2 (ou AA-). Les experts ont attribué un 6,8 (A+) au Brésil et un 6,0 (A-) au Japon.
La note obtenue par l’Italie avec ce modèle est sensiblement meilleure que celle attribuée au pays par les grandes agences de notation. Cela est dû entre autres à la capacité du pays à gérer la crise. L’évolution au Brésil est également sous surveillance. Le pays doit absolument investir dans l’éducation et les infrastructures pour pouvoir espérer maintenir son taux de croissance de l’année dernière (2,7 %), qui avait déjà reculé par rapport aux années précédentes. La note du Japon s’explique principalement par la dette publique du pays qui a atteint près de 230 % du PIB au début de l’année, soit l’endettement public le plus élevé au monde.
Les notations d’États présentées par la fondation Bertelsmann représentent la deuxième étape d’une étude de faisabilité pour créer une agence de notation indépendante. La Fondation souhaite ainsi proposer une alternative aux agences de notation classiques comme Moody’s, Fitch ou Standard & Poor’s dont les notations dans le cadre de la crise financière internationale et de la crise de la zone euro ont fait l’objet de nombreuses critiques. L’atout majeur de cette notation indépendante des États, selon la Fondation, est qu’elle tient compte du développement socio-économique d’un pays, en plus des données macroéconomiques traditionnelles, et permet donc d’obtenir des évaluations de meilleure qualité.
Les notations d’États présentées à Berlin sont une " mise en application " du concept INCRA de la fondation Bertelsmann présenté en avril. La Fondation ne compte pas créer elle-même une agence de notation indépendante. Elle préconise plutôt que des discussions sur la création d’une agence de notation indépendante soient engagées par exemple par le G20, le groupe des plus grands pays industrialisés et émergents au monde.
Next Finance , Novembre 2012
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