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Les gérants d’actifs de l’Europe continentale manquent de fonds « phares »

Selon Fitch Ratings, face à l’environnement concurrentiel actuel où les flux d’investissement se concentrent sur quelques acteurs clé du secteur, avoir des fonds reconnus et bien établis est primordial pour réussir à tirer son épingle du jeu…

Sur les 12.000 « cross-borders funds », c’est-à-dire les fonds enregistrés dans plusieurs pays européens, seuls 430 (soit 3,5%) ont plus de 1 milliard d’euros d’actifs sous gestion. Les acteurs britanniques et américains sont bien mieux placés que ceux d’Europe continentale dans le segment des fonds disposant d’un encours de plus de 1 milliards d’euros.

Parmi les 10 premiers intervenants, proposant plus de 25 fonds transfrontaliers et affichant la proportion la plus élevée de fonds « phares » (plus de 1 milliard d’euros d’actifs), tous, à l’exception d’un seul, sont basés au Royaume-Uni ou aux Etats-Unis.

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« Ces gérants d’actifs ont bénéficié de leur expertise sur les produits globaux, les marchés émergents et obligataires, où les flux d’investissement se sont concentrés ces dernières années, ainsi que de leur stratégie active en matière de distribution transfrontalière », déclare Aymeric Poizot, Directeur général de la division « Fitch’s fund and asset manager ».

En revanche, les acteurs européens continentaux offrent des gammes de fonds fragmentées avec peu, voire aucun, fonds « phares ». Sur les 10 acteurs affichant les plus larges gammes et la plus petite proportion de fonds « phares », tous, à l’exception d’un seul, sont basés sur le continent européen. En outre, les gestionnaires d’actifs, filiales de grands groupes bancaires et d’assurance, ont tendance à présenter des gammes de produits encore plus fragmentées. Les principales raisons expliquant cette situation sont premièrement la multiplicité des réseaux de distribution captifs qui empêchent le développement de fonds affichant des encours importants, deuxièmement une concentration de ces encours sur leur territoire national où la croissance s’est récemment tarie et troisièmement le fait que ces gestionnaires peuvent avoir des stratégies de distribution moins performantes à l’étranger. Cependant, sur le segment des spécialistes, il existe des gérants d’Europe continentale, proposant des fonds « phares », tels que Skagen en Norvège, ou encore Carmignac, DNCA, et Comgest, en France.

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Disposer d’un nombre plus faible de fonds permet de gérer plus efficacement les fonctions administratives, de reporting, de contrôles et de support, tout en laissant plus de temps pour se consacrer davantage à la gestion de portefeuille. Commercialement, les fonds « phares » sont également plus visibles, permettant de collecter des souscriptions plus importantes mais aussi de servir plus facilement de « benchmark » lorsque les gestionnaires de fonds mettent en avant leur style de gestion.

A l’inverse, la présence de fonds « phares » augmente la dépendance de la société de gestion vis à vis d’un seul « track record », de l’équipe de gestion et éventuellement d’un gérant « star ».

A l’inverse, la présence de fonds « phares » augmente la dépendance de la société de gestion vis à vis d’un seul « track record », de l’équipe de gestion et éventuellement d’un gérant « star ». L’activité de l’entreprise est plus risquée, notamment si la classe d’actifs ou la stratégie d’investissement tombe en disgrâce auprès des investisseurs ou si le gérant « star » décide de partir. Néanmoins, les investisseurs ont tendance à considérer cette dépendance comme positive dans la pratique, impliquant un engagement plus fort et une attention accrue de la part de la société de gestion.

Les fonds « phares » apportent de la valeur aux notations des gérants et à leurs fonds, attribués par Fitch, à travers le « business model » des sociétés de gestion, l’efficacité de leur plate-forme et le recentrage de leurs activités sur la gestion de portefeuille. Néanmoins, Fitch fait part également d’un risque, comme mentionné précédemment, si les encours d’un fonds sont tels qu’ils peuvent nuire à sa souplesse de gestion ou à sa liquidité.

Next Finance , Septembre 2012

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