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La récente baisse des points morts d’inflation semble exagérée

Depuis le début de la période estivale, les points morts d’inflation se sont fortement contractés, en raison du ralentissement de la croissance mondiale, de crainte de voir des banques centrales moins accommodantes à l’avenir et, enfin, compte tenu de la récente chute des cours du pétrole...

Une baisse généralisée des points morts d’inflation depuis cet été

Depuis le début de la période estivale, les points morts d’inflation se sont fortement contractés, en raison du ralentissement de la croissance mondiale, de crainte de voir des banques centrales moins accommodantes à l’avenir et, enfin, compte tenu de la récente chute des cours du pétrole. En effet, la forte baisse enregistrée depuis le mois de juin par le prix du baril de pétrole, variant de -20% mesurée en euros à -30% mesurée en dollars US, a certainement ajouté à la récente fébrilité des marchés.

Cependant, les premières estimations tendent à montrer que le facteur pétrole ne représenterait qu’un effet secondaire sur la baisse des points morts, puisque l’impact estimé de la baisse de l’or noir serait bien plus faible que les 20 points de base de resserrement enregistrés des deux côtés de l’Atlantique par les points morts d’inflation à 5 ans dans 5 ans.

Vers un rebond des points morts d’inflation aux Etats-Unis ?

En octobre, la publication des données relatives à l’inflation aux Etats-Unis pour le mois de septembre a quelque peu rassuré les marchés. En effet, l’indice des prix à la consommation s’est établi légèrement au-dessus des attentes, tant en variation annuelle que mensuelle.

Si l’on exclut les composants les plus volatils, à savoir les produits alimentaires et énergétiques, l’évolution des prix au mois de septembre est alors en ligne avec le consensus. De plus, selon les minutes de la réunion du FOMC de septembre, la Fed semble avoir finalement pris acte du récent recul des points morts d’inflation (à l’image du point mort à 5 ans dans 5 ans calculé par la Fed, qui s’est écroulé à 2,15% fin septembre, soit le plus bas niveau de ces trois dernières années). Ainsi, certains membres de la Fed ont été amenés à modifier leurs propos, à l’instar du président de la Réserve fédérale de St Louis, James Bullard, qui a indiqué que la Fed pourrait mener une politique plus accommodante que celle anticipée par les marchés.

D’autre part, si l’évolution des prix des biens de consommation reste globalement soumise aux forces déflationnistes en présence, la trajectoire des prix des services semble, elle, principalement dirigée par les pressions domestiques.

Dès lors, si les conditions sur le marché de l’emploi continuent à s’améliorer aux Etats-Unis, on pourrait s’attendre à un effet positif sur l’évolution des salaires et, de facto, à davantage de pressions inflationnistes sur le plan domestique.

L’inflation en zone euro pourrait également se stabiliser.

La publication de l’indice des prix à la consommation de septembre laisse enfin espérer une stabilisation de l’inflation en zone euro. En effet, si l’évolution des prix en rythme annualisé est demeurée inchangée par rapport au mois précédent à 0,3%, l’inflation sous-jacente (qui exclut les biens alimentaires et énergétiques) s’est établie à 0,8%, soit au-dessus des attentes, qui tablaient sur un taux de 0,7%.

Cette stabilisation a un bas niveau pourrait bien se prolonger jusqu’en fin d’année, en raison d’effets de base positifs sur le prix des biens alimentaires.

Par ailleurs, la récente baisse de l’euro pourrait également jouer un rôle, comme l’illustre un modèle de la BCE estimant qu’une baisse de 5% de la monnaie unique pourrait avoir un impact positif de 0,05% sur le niveau de l’inflation au cours des trois prochains mois.

Cependant, la baisse des prix dans le secteur de l’énergie, si elle se prolonge, pourrait aller contre un tel scénario.

Pictet , Novembre 2014

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