Private equity : Unigestion développe une nouvelle méthode d’évaluation du risque

L’analyse des cash-flows est primordiale pour comprendre les risques en private equity et pour comparer précisément les fonds...

Dans le cadre d’un récent travail de recherche entrepris en collaboration avec l’EPFL [1], Unigestion, société de gestion spécialisée gérant 10.9 milliards d’euros d’actifs, a élaboré une nouvelle méthode d’évaluation du risque en private equity.

Cette approche innovante présente deux spécificités essentielles : d’une part, elle se fonde sur les cash-flows réels des fonds de private equity et non pas, comme souvent, sur leurs valorisations intermédiaires ; d’autre part, elle définit le risque comme l’écart entre le niveau réel et le niveau attendu de ces cash-flows, tant en termes d’échéances que de montants.

Autrement dit, elle évalue le risque que les distributions d’un fonds de private equity à ses investisseurs soient inférieures, ou plus tardives que prévues.

Dans le private equity, les mesures du risque classiques utilisent soit les valorisations intermédiaires « auto-déclarées », soit les multiples définitifs. Si ces chiffres permettent des calculs relativement aisés, ils ne constituent pas pour Unigestion des points de référence satisfaisants : les valorisations intermédiaires sous-évaluent considérablement le risque réel en raison du caractère autoréférentiel des performances du private equity, tandis que les multiples finaux sont établis sur la base d’un historique de 10 à 12 ans – ils font état de la performance du fonds une fois que celui-ci a été liquidé, et non pas tout au long de son existence.

Unigestion a donc mis au point une mesure du risque baptisée Expected Cumulative Downside Absolute Deviation (« ECDAD ») qui s’appuie sur les cash-flows des fonds. Elle évalue l’écart entre la courbe des cash-flows réels et celle des cash-flows attendus, isolant en tant que risque les montants de cash-flows réels inférieurs aux cash-flows attendus. Cette mesure présente le grand avantage d’exprimer le risque au moyen d’un chiffre unique, permettant ainsi une comparaison aisée des fonds, tout en prenant en compte à la fois l’ampleur et le timing des distributions. En outre, elle peut être appliquée à un fonds unique comme à un portefeuille de fonds. La recherche puise dans les données historiques de 1 402 fonds, couvrant environ 88 000 cash-flows s’étalant de 1996 à 2012. Les données sont issues de Preqin.

La mesure du risque ECDAD accroît la capacité d’Unigestion à concevoir pour ses clients des allocations ajustées du risque optimales, réparties sur différents segments du marché du private equity (rachats d’entreprises de grande taille ou de taille intermédiaire, capital-risque, redressement d’entreprises, financement mezzanine).

Ce nouvel instrument aide par ailleurs Unigestion à ajuster le niveau approprié de diversification des portefeuilles en fonction des objectifs spécifiques de ses clients.

A propos de la recherche, Hanspeter Bader, Managing Director et responsable Private Assets chez Unigestion, a déclaré : « Il existe un besoin manifeste d’amélioration de l’évaluation du risque des portefeuilles de private equity. Nous avons déjà observé les avantages considérables qu’offre la méthode ECDAD pour déterminer le bénéfice réel de la diversification et optimiser la gestion du risque en private equity. Cette nouvelle méthodologie montre aussi l’importance que revêtent la recherche appliquée et les partenariats avec des structures universitaires de premier plan, telle que l’Institut suisse de la Finance de l’EPF de Lausanne, dans la création d’outils apportant une réelle valeur ajoutée aux activités d’investissement. »

Next Finance , Mars 2014

Notes

[1] EPFL – Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne

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