Le grand retour de la crise de la dette souveraine

La rumeur d’une dégradation possible de la note de crédit de la France s’est propagée vendredi matin, née d’une interprétation hâtive d’une note de Citigroup jugeant possible une telle décision d’ici quelques mois. Pourtant démentie très rapidement, le mal est resté...

Sensibles à toute mauvaise nouvelle, les marchés ont continué de perdre du terrain, le CAC40 allant jusqu’à effacer presque tous ses gains de l’année.

Le point de cristallisation des inquiétudes reste le marché obligataire. Bien que le taux d’emprunt de l’Espagne à 10 ans soit resté sous la barre symbolique des 6%, sa dernière adjudication obligataire reflète un rendement en hausse de plus 30pb depuis le mois de janvier à 5,743%. Ce regain de tension montre une décorrélation croissante au sein même de la zone euro entre la valeur refuge qu’est l’Allemagne et… les autres.

Autre facteur de stress, le FMI a pressé dans son rapport semestriel les banques européennes d’assainir leurs bilans. En ligne de mire, le FMI estime que 58 grands établissements de crédit européens pourraient être amenés à réduire leurs actifs de 2.600 milliards de dollars d’ici la fin 2013 pour se conformer aux exigences de l’Autorité bancaire européenne en matière de ratios de fonds propres. Une telle perspective limiterait la capacité de financement des banques, en particulier dans les pays où les taux d’intérêt restent élevés, et diminuer encore les crédits accordés aux entreprises.

Pour toutes ces raisons, les marchés financiers européens semblent renouer avec les séquences de stress qui paralysaient les investisseurs en fin d’année 2011.

Fabrice Cousté , Avril 2012

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