L’augmentation de l’allocation en actifs de couverture a permis au fonds de réserve pour les retraites (FRR) de limiter la baisse de ses actifs nets à 1% depuis le début de l’année 2011. Sa performance annualisée nette de tout frais depuis le début de la gestion en 2003 s’élève à 2,6%...
Les mouvements exceptionnels enregistrés sur les marchés actions au troisième trimestre de l’année 2011, avec des baisses d’une amplitude inégalée et la défiance envers les obligations des pays périphériques de la zone euro n’auront eu à ce stade que peu d’impacts sur la valeur de l’actif net du FRR.
Au 31 décembre 2010, le FRR disposait de 37 milliards d’euros. Or, à la date du 30 septembre, le total de ses actifs s’élevait à 34,7 milliards d’euros. Dans la mesure où le FRR avait versé 2,1 milliards d’euros à la CADES au mois d’avril 2011, la valeur de ses actifs au 30 septembre était donc très proche de celle du début de l’année (- 200 millions d’euros) déduction faite de ce versement.
Cette baisse de la valeur des actifs a pu être contenue grâce à l’effet conjugué de 3 facteurs :
la bonne performance des actifs de couverture (obligations) qui représentent plus de 60% du portefeuille : +5,3% (effet direct de la baisse des taux d’intérêt) ;
la diversification du portefeuille de performance qui a permis d’atténuer le choc subi sur les marchés actions : performance de – 10,4% alors que les actions européennes ont perdu
17,7% [1] ;
la gestion flexible de la poche de performance qui a permis de réduire la volatilité du portefeuille.
L’allocation du fonds était de 61,3% en actifs de « couverture » fin décembre 2010.
Faut-il dire merci à la réforme du régime des retraités initiée par le gouvernement français ?
L’allocation du fonds avait été significativement modifiée après l’adoption par le parlement français de la nouvelle loi sur le régime de retraites qui imposait au FRR de verser chaque année 2,1 milliards d’euros à la CADES de 2011 à 2024. Cette nouvelle loi raccourcissait son horizon et changeait son modèle économique. La gestion du portefeuille du FRR était désormais conditionnée par un horizon plus court : les flux de passif devant être honorés, même dans un contexte de marché défavorable. Dès l’annonce de la réforme, le Directoire et le Conseil de surveillance avaient décidé, à l’été 2010, de diminuer le niveau d’exposition du portefeuille aux actifs les plus risqués (le niveau des actifs dits « de performance » est passé de 52 % à 40 %). Dans un second temps, après le vote de la loi, le Directoire avait proposé au Conseil de surveillance de définir une nouvelle allocation stratégique. Cette dernière, arrêtée le 13 décembre 2010, comportait une poche « de couverture » (obligations gouvernementales de pays développés et obligations d’entreprises très bien notées) représentant 60 % des actifs.
Nul doute qu’une allocation en actifs risqués de 52% aurait beaucoup plus pénalisé le fonds.
Compte-tenu des évolutions de marchés, la poche de couverture représentait au 30 septembre 63,2% du total des actifs et la poche de performance 36,8% à cette même date. Le rendement de l’ensemble de l’actif net du FRR depuis le 1er janvier était de -1% et la performance annualisée du FRR nette de tout frais depuis le début de la gestion s’élevait à 2,6%.
Le ratio de financement [2] a diminué, principalement sous l’effet de la baisse des taux d’intérêt qui conduit à augmenter la valeur actuelle du passif, pour se situer à 132% au 30 septembre. Moins confortable qu’au 30 juin dernier (143%), il permet toutefois d’assurer un haut degré de sécurité du paiement des passifs.
Next Finance , Octobre 2011
[1] Indice Eurostoxx 50
[2] Le ratio de financement est le rapport entre la valeur de marché de l’actif net et la valeur actuelle du passif du FRR.
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