Volatilité sur les marchés financiers : le plus dur est à venir, tout comme les opportunités

Deutsche Asset & Wealth Management estime que la correction de marché pourrait se poursuivre pendant plusieurs jours. Les mouvements de marché ont déjà conduit au déclenchement de « stop-loss », forçant certains fonds à vendre leurs positions. Mais selon la société de gestion, les marchés se rassureront avec les prochaines bonnes statistiques américaines ou européennes...

Une véritable tempête d’été

  • Au cours de ces derniers jours, les marchés ont pris peur, apparemment en raison de craintes liées à la croissance chinoise. De fortes baisses ont été enregistrées tant sur les Bourses des pays développés que des pays émergents (EM) dans le sillage du repli des cours des matières premières. La situation a été aggravée par la saison estivale, réduisant la liquidité et transformant une correction gérable en une véritable tempête d’été.
  • La Chine est un "état clé " dans ce changement d’aversion au risque, avec des marchés se concentrant plus récemment sur les statistiques économiques décevantes, comme l’indice de fabrication ou les chiffres d’exportation. Notre scénario de base reste un atterrissage en douceur de l’économie chinoise bien qu’avec la fiabilité inégale des données disponibles et les nombreux changements structurels en cours, il soit difficile de faire une évaluation précise de la santé économique du pays.
  • Les marchés émergents ont souffert des difficultés de la Chine, mais nous pensons qu’il ne s’agit pas d’une répétition de la crise asiatique de 1997. Concentrez-vous plutôt sur trois des quatre pays BRIC (Brésil, Russie, Chine, mais pas Inde) ainsi que sur la Turquie et la Thaïlande. Les marchés émergents actuellement confrontés à des problèmes de politique intérieure et / ou à un poids important de leur dette libellée en dollars américains, courent un risque non négligeable.
  • Jusqu’à présent l’impact des événements récents sur les marchés développés ne s’est pas transmis par la voie du commerce international (le lien traditionnel) mais via des entreprises des marchés développés ayant une forte exposition aux marchés émergents.
  • Nous continuons à croire que la Réserve fédérale américaine (Fed) va relever ses taux en 2015, soit en septembre ou en décembre. Le report d’une hausse des taux pourrait créer un certain soulagement à court terme, mais il existe un plus grand risque que les marchés interprètent ce geste comme un signe de dégradation de l’économie mondiale. Les indications et la communication de la Fed à ce sujet seront donc très importantes.

Cela va continuer

Nous avons longtemps mis en garde contre les dangers des "flash krachs" et nous avions annoncé en début de l’année que la volatilité serait probablement présente tout au long de 2015. Nous pensons que la correction de marché pourrait se poursuivre pendant plusieurs jours. Les mouvements de marché ont déjà conduit au déclenchement de « stop-loss », forçant certains fonds à vendre leurs positions. Mais les marchés se rassureront avec les prochaines bonnes statistiques américaines ou européennes, même si toute amélioration des données sur l’économie chinoise peut être initialement interprétée avec un certain scepticisme.

En Chine, les réformes structurelles vont prendre du temps pour produire des résultats, mais les changements de la politique monétaire chinoise (par exemple, la réduction du ratio des réserves obligatoires) pourraient avoir une importance symbolique.

Comme indiqué ci-dessus, la communication de la Fed est susceptible d’être importante.

  • Actions : Nous pensons qu’il est probable que la réaction immédiate du marché a été exagérée et qu’il y aura des opportunités d’achat sélectives, bien qu’il soit difficile de prévoir le plancher du marché compte tenu de la complexité de la situation. A notre avis, les niveaux de valorisation des actions européennes sont à nouveau attractifs ; une nouvelle appréciation du dollar américain serait un facteur positif pour les entreprises de la zone euro. Par contre, nous restons à l’écart des actions émergentes, étant donné que ce segment de marché devrait probablement connaître dans les prochaines semaines la plupart des révisions à la baisse en matière de bénéfices.
  • Obligations : Encore une fois, les marchés semblent avoir réagi de façon excessive dans certains cas, et de notre point de vue actuel, nous sous-pondérons tactiquement le Bund 10 ans. Sur la périphérie de la zone euro, nous restons neutres.

    En ce qui concerne les titres souverains EM, nous souhaitons en rester à l’écart pour le moment ; il y aura des opportunités en dépit d’une liquidité actuellement limitée. Nous sous-pondérons le crédit EM dans son ensemble en raison des poids très importants de certains marchés, mais cette classe d’actifs conserve son intérêt pour un secteur ou un pays, plutôt que par région géographique. Nous restons neutres sur les marchés développés High Yield et Investment Grade.

  • Matières premières : La chute du prix du pétrole est négatif pour le sentiment de marché, mais, étant donné qu’il est davantage lié à un problème d’offre que de demande, il ne reflète pas nécessairement une mauvaise croissance économique. L’impact positif sur les consommateurs reste important, à nos yeux.
  • Devise : Le rôle de l’euro comme monnaie de financement signifie que la devise européenne est susceptible de bien se comporter pendant les périodes d’aversion au risque sur le marché. Cependant, comme la situation se stabilise, nous prévoyons que la tendance à long terme d’appréciation du dollar américain devrait se reprendre.

Conclusion : Attendez-vous à une volatilité accrue, mais la tempête de cet été va passer.

Asoka Wöhrmann , Août 2015

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