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Volatilité et gestion passive : les liaisons dangereuses

Selon Pascal Bernachon, Gérant de Fonds chez KBL Richelieu Gestion, les gestions passives se concentrent essentiellement sur les grandes valeurs alors que les petites et moyennes capitalisations sont bien moins sujettes à l’offre d’E.T.F et autres produits dérivés. Ceci explique leur relative résistance dans cette période de correction...

L’absence de visibilité et de lisibilité sur les actions futures de la FED, les signes de ralentissement de la croissance chinoise sont autant de raisons de générer des périodes de consolidation. Leur ampleur n’est pour autant que la résultante des flux sortants et de la nervosité des investisseurs.

La gestion passive se prêtant naturellement à des ajustements immédiats, les interprétations rapides laissent par conséquent peu de temps à la réflexion. Pourtant, la notion d’investissement repose sur une vision de moyen terme voire même, comme le sage d’Omaha, Warren Buffett le pense : sur le long terme.

Il est donc indéniable que plus la lisibilité de l’avenir économique est brouillée, plus la gestion passive peut s’épanouir. Ne serait- elle pas alors le fruit de la globalisation du monde ?

La main-mise de la gestion passive répond à des critères matériels qui permettent à des investisseurs une rapidité d’action à la vente comme à l’achat et ne nécessite pas, par conséquent, de savoir si telle ou telle entreprise bénéficie d’une stratégie claire, d’un management de qualité et d’un bilan des plus acceptables. Cette rapidité permet tout autant de déplacer des flux entrants ou sortants dans des temps records.

Ces gestions passives se concentrent essentiellement sur les grandes valeurs, nous pouvons remarquer que les petites et moyennes capitalisations sont bien moins sujettes à l’offre d’E.T.F et autres produits dérivés. Ceci explique leur relative résistance dans cette période de correction.

Mais la gestion passive résulte aussi de la constante diminution d’investisseurs longs, à commencer par les fonds de pension qui devront attendre encore 10 ans pour retrouver l’équilibre entre les cotisations entrantes et les rentes à payer à cette génération de Baby-Boomers qui prennent le chemin de la retraite.

Mais favoriser un retour des investisseurs longs est aussi un choix économique affirmé en donnant aux entreprises les actionnaires fidèles qui les accompagneront dans leurs développements. Choix économique donc politique qui ne peut que se traduire par une fiscalité appropriée.

L’histoire est implacable. La part des actions détenues par les ménages français est passée de 19 à 9 %. Cherchez l’erreur.

La gestion passive a donc encore quelques beaux jours devant elle, notamment tant que la volatilité sera de mise. Mais la recherche de gains à moyen/long terme continuera d’exister pour l’investisseur actif, dont les choix de gestion ne se modifient pas à chaque coup de vent.

Pascal Bernachon , Octobre 2015

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